Constitué en principe pour résoudre la crise, ce gouvernement est la crise. C’est un gouvernement sans queue ni tête, un gouvernement de l’impuissance, la dictature de la nullité. L’assemblage de n’importe qui avec n’importe quoi, voilà ce qu’on nous présente comme un gouvernement d’union nationale. Il nous faut donc en déduire que la nation tunisienne ne serait qu’un amas hétéroclite sans signification, un bric-à-brac semblable à l’inventaire d’un quelconque brocanteur. Le nouveau gouvernement ne sera pas un « gouvernement de guerre », comme le souhaite l’éditorialiste de « La Presse », ce sera un gouvernement de rien du tout. Les décisions les plus importantes seront prises ailleurs ou ne seront pas prises. Nous vivons dans un pays où il n’y a pas vraiment de président de la République, pas vraiment de Premier ministre, pas vraiment de gouvernement et de moins en moins de parlement – pour ceux que ça rassure, nous avons un ministère de l’Intérieur de plus en plus puissant.

Lire l'article de Sadri Khiari paru sur le site Nawaat