Quarantaines
Par Le concierge du Musée le lundi 24 février 2020, 23:31 - La chute d'Icare - Lien permanent
"Angelo demanda une foule de renseignements pour savoir où étaient placées ces barrières et ce qu'elles barraient. Il était indigné de l'inhumanité de ces gens qui refoulaient les femmes et les enfants dans les bois. L'allusion à la quarantaine lui avait fait aussi dresser les oreilles. "Voilà une autre histoire et qui ne me plaît pas du tout, se dit-il, je n'ai pas envie d'être bouclé dans quelque étable pleine de fumier. La peur est capable de tout et elle tue sans pitié, attention! On ne s'en sortira pas ici comme avec le forçat de la barricade de tonneaux. Quel dommage que je n'aie que deux coups de pistolet à tirer, ou plutôt que je n'aie pas de sabre, je leur ferais voir que la générosité est plus terrible que le choléra." Il était très impressionné par les trois visages d'enfants perdus que lui avait montrés son briquet."
(Merci à Claudine Randy)
"- Nous ne comprenons rien à ce qui arrive, monsieur, dit poliment Angelo. -" D'où êtes-vous et où allez-vous" ? - "Nous sommes de Gap, dit la jeune femme et nous rentrons chez nous." (...) On ne rentre pas chez soi, madame, dit le lieutenant. Il est défendu de voyager. Ceux qui sont sur les routes doivent rejoindre une quarantaine. - Il vaudrait mieux nous laisser rentrer chez nous, dit doucement mais avec beaucoup de gentillesse la jeune femme (...) - conduisez les à Vaumeilh, je n'ai pas à savoir ce qu'il vaudrait mieux."
"Ils débouchèrent sur une vaste esplanade éblouissante de blancheur, devant le portail d'un château fort."
Jean Giono, Le Hussard sur le toit
Bonus : Il y a 43 ans, le Pont de Cassandre
Cliquer sur ce lien pour voir un bon vieux nanard (oubliez le complot, retenez la quarantaine...)