Eric Toussaint : "c'est une vraie capitulation, avec des effets ravageurs"
Par Le concierge du Musée le mardi 4 août 2015, 23:20 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
Extrait de l'interview d’Eric Toussaint par le journal digital espagnol Diagonal, traduit par le CADTM.
Comment évalues-tu la capitulation signée par Tsipras ?
C’est une vraie capitulation, avec des effets ravageurs, parce qu’aujourd’hui le gouvernement de Tsipras devient le complice des créanciers dans le viol des droits humains. De février 2015 jusqu’à l’approbation par le gouvernement grec de l’accord du 13 juillet, ce n’était pas le cas, parce que les lois qu’avait adopté le gouvernement grec étaient des lois qui cherchaient à rétablir les droits humains même de manière partielle et insuffisante, mais c’était tout de même des lois de rétablissement des droits affectés par cinq années de politique dictée par la Troïka.
Les conséquences de cette capitulation vont sûrement surgir aux yeux des citoyens à partir de l’automne prochain.
Mais dès à présent, et ça se voit de manière très claire avec ce qui a été adopté au cours des nuits du 15 au 16 et du 22 au 23 juillet, le Parlement a adopté des lois proposées par le gouvernement mais qui sont en fait dictées par les créanciers et qui affectent de manière très grave la population grecque : je parle de violation des droits économiques, sociaux, civils et politiques.
Une des lois qu’ils ont voté dans la nuit du 22 au 23 est une loi qui permet aux banques d’organiser l’expulsion de leur logement des familles qui ont une dette hypothécaire qu’elles ne sont pas en mesure de rembourser.
Il faut aussi mentionner la hausse de la TVA sur une partie importante des aliments, à 23%, et la baisse des pensions retraites, même celles qui sont sous le seuil de la pauvreté absolue, qui vont être réduite une fois de plus alors qu’elles l’avaient déjà été de 40% entre 2010 et 2014.
Je parle aussi de violation des droits civils et politiques. Ne pas respecter le vote populaire du référendum du 5 juillet est une violation des droits civils et politiques de la population grecque. Obliger le parlement à voter des lois sans possibilité d’amendements et fournir aux parlementaires le projet de loi 24 heures avant, c’est une violation du pouvoir législatif et donc des droits de la population.
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