Bancocratie tunisienne
Par Le concierge du Musée le dimanche 9 août 2015, 11:05 - Tunisie - Lien permanent
Tard dans la nuit de jeudi à vendredi 7 août, la loi 37/2015 relative à la recapitalisation et la restructuration de trois banques publiques, la Société tunisienne de Banque (STB), la Banque de l’Habitat (BH) et la Banque nationale agricole (BNA), a été adoptée dans son intégralité, par 109 voix pour, 10 contre, et 8 abstentions. Un vote qui creuse davantage le fossé entre l’élite politique et une société civile inquiète d’une culture de l’impunité institutionnalisée.
En fin de séance plénière, 90 députés étaient absents lors du vote de cette mesure qui pourrait coûter au contribuable tunisien la bagatelle de 950 millions de dinars au total, soit 100 dinars par citoyen. Une opération destinée à secourir des établissements phagocytés par la concurrence, la mauvaise gouvernance, mais aussi par la kleptocratie de l’ancien régime.
Une procédure complexe
L’Etat s’apprête en effet à injecter à la STB un minimum de 190,8 millions de dinars, auxquels s’ajoutent 191 millions de dinars indirectement, via l’actionnariat public. Les actionnaires privés, minoritaires, seront quant à eux appelés à verser 374 millions. Comme il est peu probable que cette somme soit ainsi obtenue, c’est l’Etat qui se chargera de combler ce qui manque à la recapitalisation, ce qui porterait la facture à 757 millions pour la seule STB…
Lirr la suite de l'article de Seif Soudani paru sur le site Nawaat sous le titre "La controversée recapitalisation des banques publiques".