Derrière le projet de loi de réconciliation, Fathi Abdennadher, le juriste à tout faire de Ben Ali
Par Le concierge du Musée le dimanche 13 septembre 2015, 16:03 - Tunisie - Lien permanent
Le nom de Fathi Abdennadher ne vous dit pas grand-chose et pourtant! Introuvable le jour où Ben Ali est tombé, ce juriste rôdé au traficotage des textes juridiques et aux tricheries électorales, reprend du service. Un document obtenu par Nawaat prouve sa complicité dans l’élaboration du projet de loi contre-révolutionnaire de réconciliation économique et financière, cousu dans l’antichambre du palais de Carthage, sous la houlette de Ridha Belhaj dir-cab de BCE.
Le 15 janvier 2011, Fathi Abdennadher est toujours président du Conseil constitutionnel, là où a été fomenté la “mascarade démocratique” de Ben Ali. C’est lui qui doit annoncer, la mort dans l’âme, que Foued Mebazaa est président de la République, après avoir disparu dans la nature, pendant la longue nuit du 14 janvier.
Les acrobaties constitutionnelles, il s’y connait. Président du Conseil constitutionnel de 1999 à 2005, c’est lui qui valide, la modification de l’article 39 de l’ancienne Constitution, approuvée par référendum le 26 mai 2002, pour ouvrir la voie à la réélection du candidat Ben Ali qui peut se représenter à deux reprises, en 2004 et en 2009.
Le 29 juin 2010, c’est lui, également, qui déclare “constitutionnelle” la loi n° 2010-35 complétant les dispositions de l’article 61 bis du code pénal pour réprimer la société civile. Un article unique compose cette loi : « Il est ajouté un deuxième paragraphe aux dispositions de l’article 61 bis du code pénal ainsi libellé : Article 61 bis – (paragraphe deux) – Est coupable de la même infraction visée au paragraphe précédent et puni des mêmes peines prévues à l’article 62 du présent code, tout tunisien qui aura sciemment établi, directement ou indirectement, des contacts avec des agents d’une puissance, d’une institution ou d’une organisation étrangère dont le but est d’inciter à porter atteinte aux intérêts vitaux de la Tunisie. Est considéré comme intérêt vital de la Tunisie tout ce qui se rapporte à sa sécurité économique. »
En avril 2012, c’est encore lui qui fait l’objet d’une enquête judiciaire sur la disparition d’une partie des documents administratifs du Conseil constitutionnel. Inculpé, selon les articles 32 et 100 du code pénal, il ne sera pas condamné.
En 2015, cet anticonstitutionnaliste récidiviste ressurgit de l’ombre pour proposer ses talents de charcuteur ès-Droit afin de saper les fondements de la justice transitionnelle.
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