Situation à la grecque ?
Par Le concierge du Musée le jeudi 19 mai 2016, 04:31 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
Le monde en ébullition, la vie continue: “Il faut le dire, nous avons été vaincus. Personnellement, j'accepte la défaite, elle ne sera pas éternelle, seulement, elle accompagnera probablement nos générations bien mûres, durant le restant de nos vies. Nous avons lutté, nous avons été trahis par SYRIZA d'en haut, et nous luttons actuellement pour notre survie économique dans l’isolement. L’ambition collective n’est plus, la société n’est plus, la Gauche n’est plus. Seulement, les gens sont devenus plus intelligents politiquement qu’avant... et ils n’iront plus jamais voter, ayant saisi toute l’arnaque de la dernière mascarade du régime de la dite Démocratie à l’occidentale, notamment, depuis les élections de 2015 et avec le référendum Tsipras”, telle est l’analyse d’un ami, ancien cadre Syriziste ayant quitté ce mouvement durant l’été 2015.
Il fréquente du reste (parfois) les rangs de l’Unité Populaire, mais cela seulement, “par attachement à l'histoire de la Gauche, la tentative est condamnée, toute comme celles des autres à gauche, Zoé Konstantopoúlou ou Costas Lapavítsas”, rajoute-t-il. Pourtant, au cours des cinq premières années de Troïkanisme réellement existant, 2011-2015, “ont eu lieu en Grèce 27.103 manifestations et rassemblements publics, soit 15 par jour en moyenne. Une agitation sociale sans précédent, entraînée par les changements brusques, alors provoqués par la crise économique et par les mémoranda successifs, ayant nécessité toute une mobilisation similaire de part de la police grecque, laquelle a utilisé face à ces mobilisations, plus de 702.443 agents (en cumulé)”, et c’est la presse mainstream qui publie ces statistiques, “Kathimeriní”, du 15 mai 2016.
Toute proportion gardée, mes amis considèrent (et ils ne sont pas les seuls en Grèce à analyser la situation de cette manière), que la situation que la France connaît en ce moment autour de la loi travail (et pas uniquement), illustrerait très probablement cette phase de... proto mémorandum que la Grèce avait alors connu entre 2010 et 2011. Et dans la mesure où la situation en France peut suffisamment évoluer... à la grecque (manifestations sans but politique unitaire précis, émiettement des mouvements, langue de bois, “casseurs” et policiers en action, syndicats inféodés à l’austérité au-delà des verbiages, Gauche et Droite inféodées à l’européisme etc.), eh... bien, on peut alors prévoir que dans les prochaines cinq années, la police française mobilisera certainement... plus de quatre millions d’hommes (et de femmes) en cumulé, (tenant compte de la population de la France comparée à celle de la Grèce). Un si bel avenir ?
Lire l'article de Panagiotis Grigoriou, paru sous le titre Au nom de la lumière et de la transparence sur son blog Greekcrisis