Au bout de huit années de “crise grecque”, la société en sort transformée, les liens interpersonnels, amoureux, conjugaux, amicaux, professionnels ne sont plus pratiqués de la même façon qu’avant 2010. La gestion même du temps (comme... du temps existentiel restant), devient alors impossible pour le plus grand nombre. Dans un sens, à défaut de calendrier évident, pas d’espoir manifeste, et point d’avenir...

La presse grecque, médias hertziens et électroniques compris, plus cadavérique que jamais, versera en outre chaque jour, son flot d’atrocités de toute sorte: criminalité “ingénieuse”, meurtres en série (dont infanticides et même filicides), sans oublier les nouvelles... renouvelées sans cesse depuis le front des dites reformes structurelles initiées par la Troïka élargie, avec l’aimable participation des “gouvernements grecs”. Conditionnement... consubstantiel comme on sait d’une certaine mécanique sociale.

Et en Grèce, ce conditionnement d’une certaine mécanique sociale, voire d’une mécanique sociale alors certaine, avait été inauguré (pour ce qui est de sa phase actuelle) par la “préparation” de l’opinion devant “l'opportunité positive, incarnée en la personne de Georges Papandréou” (et tous le violons de la presse s’accordèrent), c’était en 2009.

La suite est connue. Georges Papandréou a inauguré l’ère de la métadémocratie mémorandaire en 2010. Depuis, la Constitution est sans cesse violée suivant une série caractérisée par de nombreux Putschs successifs, (pseudo) légalisés par le “Parlement” ou sinon au moyen de la “gouvernance” par décrets (ordonnances). Faire élire sous ces conditions “petit Georges”, comme les Grecs le surnomment le plus souvent, relève alors du Putsch inaugural, s’agissant de cette séquence historique qui est la nôtre, qui plus est, introduite par la bancocratie ambiante.

C’est en ce sens d’ailleurs que les Grecs croient ressentir, et cela avec amertume et tristesse, que l’élection (ou “élection”) d’Emmanuel Macron en France, inaugurerait probablement cette même séquence historique pour les Français, certes toute proportion gardée. Le nouveau régime issu “de la crise” se fait bien long. Cette semaine par exemple... rien qu’en Grèce, la presse publie le texte original du mémorandum-4bis qu’un certain Alexis Tsipras vient de parapher.

Plus de 140 mesures et reformes dites structurelles y figurent, et cela pour une durée... prévue et ainsi étalée sur cinq ans. Et déjà, l’énième diminution du montant des retraites qui figure dans ce texte vient d’être jugée anticonstitutionnelle par la Cour de Justice compétente à Athènes mardi 9 mai, d’après le reportage du jour, par exemple celui du quotidien “Kathimeriní”, et alors ?

Cette liste est publiée le plus souvent dans son “état brut”, c’est-à-dire en anglais, notons-le également. L’ex-Commissaire Européiste (1999-2004) et par la suite ministre de l’Éducation (2009-2012) Anna Diamantopoúlou (PASOK), avait en son... grand temps proposé l’adoption de la langue anglaise à usage officiel en Grèce. On y arrive presque...

Lire l'article de Panagiotis Grigoriou paru sous le titre "Remembrances" sur son blog Greek Crisis