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Par Le concierge du Musée le mardi 8 août 2017, 15:26 - Quatrième nuit de Walpurgis - Lien permanent
Dans l'indifférence médiatartique et des dénonciateurs professionnels des crimes du passé, de l'écologie déterritorialisée et autres, la tiers-mondialisation de la Grêce (au nom du Nouveau Monde ?) continue... Mais il parait que l'Europe existe... Et que de la "dékoukalisation généralisée" un autre monde possible, radieux, surgira... (Le Concierge)
“Je vais mettre la clef sous la porte, je ne peux plus et je ne veux plus payer pour cet État-zombi, celui qui nous suce le sang pour alimenter sa clientèle politique, ses sbires, tous ces bons à rien. Je laisse plus de 75% de mon chiffre d’affaires en impôts, taxes et cotisations. Je travaillerai en informel désormais, que tout s’effondre... qu’ils crèvent”. Lámbros, petit imprimeur d’Athènes et ses états d’âme en ce mois d’août.
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De l’autre côté du miroir helléno-centrique, l’ami Mários, fonctionnaire attitré comme attristé, il dépeint également la situation, sa situation: “Ils ne nous laissent pas travailler honnêtement”.
“Toutes ces cliques, ces partis, dont nouvellement la caste Syriziste, ces syndicats, puis enfin ces collègues... aux nombreuses ‘relations’. Comme nos salaires dans la fonction publique ont été réduits de 30% à 40%, les pratiques mafieuses se multiplient... aussi sous prétexte de crise. On m’a rapporté qu’un tel, vétérinaire d’État, ne délivre pas de certificat de conformité aux éleveurs, faisant logiquement suite à l’abatage de leurs bêtes sans... percevoir un bakchich, allant parfois de 20€ à 30€ par tête... animale abattue, et pourtant tout se déroule en respectant les normes les plus strictes.” “Je vais mettre la clef sous la porte, je ne peux plus et je ne veux plus payer pour cet État-zombi, celui qui nous suce le sang pour alimenter sa clientèle politique, ses sbires, tous ces bons à rien. Je laisse plus de 75% de mon chiffre d’affaires en impôts, taxes et cotisations. Je travaillerai en informel désormais, que tout s’effondre... qu’ils crèvent”. Lámbros, petit imprimeur d’Athènes et ses états d’âme en ce mois d’août.
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“Les confrères, aussi fonctionnaires en sont décidément outrés, seulement, l’intéressé appartient à un large réseau politique local... réellement très existant, l’amoralisme et le cynisme en plus. Ceci explique aussi cela, et les honnêtes gens alors se tairont encore et toujours. Je fais mon travail comme je peux, je ferme les yeux ou plutôt je fais semblant, je ne me mêle pas aux ‘affaires’ et encore moins aux magouilles. Enfin, nous sommes pour l’instant normalement et régulièrement rémunérés, contrairement à ceux du secteur privé. C’est déjà une sécurité. Et c’est aussi la vie, sans espoir, sans renouveau, sans goût ! Le pays ne s’en sortira plus.”
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Société du spectacle, plus certaines vérités évidentes. Pendant qu’à Athènes les commerçants se montrent sceptiques, chez ceux rencontrés dans les montages du Pinde, la colère qui en ressort est plus claire et plus limpide que jamais: “Les politiciens ont tous trahi, le pays est vendu, les jeunes sont partis, nos villages sont vides et nos écoles se ferment les unes après els autres. La Grèce n’est plus”, voilà pour les témoignages à chaud... sous les platanes.
D’autres montagnards se montrent au contraire plus modérés: “Nous en avons vu bien d'autres, nos parents et nos grands-parents surtout. Alors patience...”. Oui, patience. En Crète, certains agents de l’aéroport d’Héraklion ont récemment perçu une partie de leurs salaires en... bons d’achats, pratique illégale et néanmoins réellement existante (presse grecque du 7 août 2017) . Ainsi... et certes patience
Temps actuel. Les medias évoquent toujours pêle-mêle, la ruée vers les plages, les incendies du moment, ou sinon “l'effondrement” des droits des travailleurs: “Les plus anciens des employés sont actuellement licenciés à la pelle. Chaque employé ainsi renvoyé est remplacé par deux jeunes payés au mieux 350€ par mois chacun, pour un travail à temps plein et sous un contrat dit ‘révocable’. Il arrive parfois que même ces salaires de misère ne soient pas versés normalement.”
“Pourtant, les jeunes employés ne disent souvent rien, ils ne se plaignent pas, ils acceptent leur sort ; ils sont beaucoup plus dociles que les ainés. La Grèce connait déjà ce nouveau régime du Moyen-âge... des travailleurs. Le recul en quelques années (y compris sous SYRIZA) est sans précédent”, représentant de la Confédération Générale des Travailleurs Grecs - GSEE, interviewé en direct (Radio 90.1 FM, le 8 août 2017, zone matinale).
Lire l'article de Panagiotis Grigoriou paru sous le titre "Lavage complet" sur son blog, Greekcrisis