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Les réponses des députés sont précédées de nos réponses aux réponses

Mme Eva Sas

Députée de la 7ème circonscription de l'Essonne

EELV, non-inscrite suite à l'explosion de son groupe parlementaire

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Chère Madame,

vous écrivez : "C'est pourquoi je m'engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour réunir les signatures nécessaires pour déposer une nouvelle motion de censure écologiste et de gauche, en seconde lecture de la loi travail, à l'Assemblée nationale."

J'imagine que dans cette heureuse perspective, vous ferez en sorte qu'elle ne puisse être votée par la droite et que la vertu des signataires soit ainsi préservée ?

Vous ne faites "jamais la politique du pire", écrivez-⁠vous.

Non, vous la laissez faire par le gouvernement le plus à l'extrême-droite depuis 1944 pour préserver votre vertu, sourde à l'appel du pays.

C'est à cette capacité de ne pas céder à la populace que l'on reconnaît les grandes figures de notre histoire.

Vous comprenez cependant que vous ne nous représentiez pas.

Nous ferons cependant tout ce qui est en notre pouvoir auprès du Musée des Télécoms pour que votre conjuration des vertueux mise à la retraite d'office puisse se réunir dans la cabine téléphonique publique qui servait aux Radicaux à cet usage et que cet établissement conserve précieusement.

Ainsi soit-⁠il,

Pour le Musée de l'Europe & de l'Afrique

Le Concierge

En réponse à

Madame, Monsieur,

Vous m'avez interpellé, en tant que députée, quant à ma position sur la loi instaurant de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actif-ve-s, dite « loi travail ». Je tiens tout d'abord à vous remercier pour votre mobilisation sur ce sujet, qui représente un combat politique essentiel pour notre démocratie et les conditions de travail des salariés.

Ma position n'a pas changé depuis l'annonce de cette réforme : j'y suis opposée. Le 8 mars, pendant les questions au gouvernement, j'expliquais mon opposition aux orientations gouvernementales, tout en proposant de construire « une réforme du Droit du travail du XXI ème siècle ».

Face à l'obstination du gouvernement, qui organise la mise en concurrence des salariés, la course au moins disant social entre entreprises, et pire entre les établissements d'une même entreprise, je suis intervenue à nouveau pendant les questions au gouvernement le 5 avril. Je rappelais alors au gouvernement le succès des manifestations des 9 et 31 mars, ayant réunies respectivement 500 000 et 1,2 millions de citoyennes et de citoyens. J'ai aussi salué dans l'hémicycle le phénomène « Nuit debout, né de la contestation de la précarité qu'organise la loi travail, mais qui représente aussi l'aspiration à une nouvelle forme de démocratie et de société ».

Pour promouvoir une autre réforme, j'ai, avec les député-es EELV et apparenté-es, déposé 52 amendements, en commission et en séance, pour améliorer cette loi dans le sens de justice sociale et de l'intérêt général.

Le mardi 3 mai 2016, j'ai eu l'honneur de monter à la tribune au nom de mon groupe pour défendre notre proposition pendant la discussion générale. J'ai alors interpellé le gouvernement avec force en demandant : « Est-ce pour cela que nous avons été élus en 2012 ? », et de conclure, « au nom des valeurs de progrès, de justice et d'intérêt général qui nous unissent, j'espère encore que vous écouterez nos propositions, que vous abandonnerez le chemin que vous avez emprunté avec ce projet de loi, et que vous vous souviendrez des espoirs qu'en mai et juin 2012, les Français avaient placé en nous ».

Malheureusement, après la discussion générale, le débat parlementaire n'a pas pu se poursuivre. Le gouvernement a engagé, le mardi 10 mai, sa responsabilité devant le parlement en utilisant l'article 49 alinéa 3 de la Constitution pour passer en force : j'ai dénoncé et regretté ce déni de démocratie.

En conséquence, avec les députés EELV, nous avons fait le choix de réunir les conditions pour déposer une motion de censure progressiste, de toutes les gauches et de l'écologie représentées à l'Assemblée nationale. Nous ne sommes parvenu, malheureusement, à réunir que 56 signatures, contre les 58 requises, dans le délai imparti de 24 heures, pour respecter la règle constitutionnelle.

Pour autant, je n'ai pas voté la motion déposée par Les Républicains, débattue le 12 mai dans l'hémicycle. En effet, le texte de cette motion exprime la volonté de déréguler plus encore le marché du travail et de réduire les dépenses publiques. Cette orientation est néfaste pour notre pays et je ne choisis jamais la politique du pire.

Mon objectif est de protéger notre modèle social qui nous permet de vivre bien ensemble, contre les coups de butoir de ce gouvernement, mais aussi contre le programme libéral de la droite. Je ne peux voter un texte en totale contradiction avec les valeurs écologistes et humanistes que j'ai toujours portées dans mon engagement politique.

Toutefois, je reste plus que jamais mobilisée pour obtenir le retrait de la loi El Khomri. En initiant un projet de motion de censure écologiste et de gauche, nous avons posé collectivement les bases d'une véritable refondation de la gauche et des écologistes, porteuse d'espoir.

C'est pourquoi je m'engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour réunir les signatures nécessaires pour déposer une nouvelle motion de censure écologiste et de gauche, en seconde lecture de la loi travail, à l'Assemblée nationale.

C'est la nouvelle bataille qui est devant nous, et elle est imminente, puisqu'elle se déroulera entre juin et juillet prochain.

Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes respectueuses salutations.

Députée de la 7eme circonscription de l'Essonne

Permanence locale

56, Grande rue

91260 Juvisy-sur Orge


Benoît HAMON

Député de la 11ème circonscription des Yvelines PS, Groupe Socialiste, écologiste et républicain

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Monsieur le Révérend Père Benoît Hamon,

Nous avons été très profondément touchés par votre invocation des plus hautes valeurs éthiques et politiques qui vous ont préservé de la Tentation de voter la motion de censure dite de droite faisant ainsi la si pieuse Démonstration de votre Vertu inextinguible."La très Sainte Morale préside à toutes les vocations politiciennes" (Évangile Parlementaire, Titre I, article 2.)

Apprenez que ces Valeurs et l'esprit sacerdotal qui vous animent sont partagés dans les mêmes termes, pratiquement au verset près, par votre sœur en religion, la Très Sainte Nitouche Cécile Duflot.

Elle partage avec vous la Très Sainte arithmétique impénétrable du Seigneur, selon laquelle l'addition de 51 voix "de gauche" ayant signé une motion de censure de la même réputation et des 246 voix ayant voté la motion de censure de droite n'ont "concrètement aucune chance" d'atteindre un résultat égal ou supérieur à 288.

Et nous respectons votre choix de la pureté qui fut de ne point mêler votre essence qui est un Don de Notre Seigneur, Peuple souverain, à celles frelatées des fornicateurs de LP et du FN, expiant ainsi votre péché commis en la Sodome et Gomorrhe du référendum sur le Traité Constitutionnel Européen à la date maudite de 2005.

Nous ne doutons pas que vous ne tolérerez point identiquement que si survient le Miracle de la Motion de Censure de Gauche (Alléluia et Bénie Soit-Elle), elle puisse être souillée d'impures et sacrilèges voix de droite (Car maudites soient-elles).

La chute de l'Ante-Christ, le gouvernement le plus d'extrême-droite depuis 1944, que réclame aveuglément la populace, ne saurait en effet se faire au prix d'un Sacrilège en votre Sainte Église politicienne (Bénie soit-elle pour des siècles et des siècles), qui EST Éthique, Valeurs et Lumière du Progrès Humain et Supra-Humain.

Amen.

Pour le Musée de l'Europe & de l'Afrique,

le Concierge

En réponse à :

Bonjour,

Il y a maintenant plusieurs semaines, le gouvernement nous proposait un avant-projet de loi travail tout simplement inacceptable, faisant consensus contre lui. Après quelques modifications, subsistaient néanmoins des désaccords de fond, notamment sur l’inversion de la hiérarchie des normes qui constitue une légalisation du dumping social au sein de chaque branche professionnelle. Face à l’opposition massive -tant populaire que parlementaire- qu’a suscité ce projet de loi, le gouvernement s’est trouvé dans l’obligation de recourir au 49-3 pour faire passer le texte, bloquant ainsi tout débat supplémentaire, pourtant essentiel à la vie démocratique de notre pays. Loin d’apaiser le climat social, cette décision n’a fait que renforcer les tensions déjà vives autour de ce projet.

En tant que député de gauche attaché à des valeurs que je porte et défends depuis le début de mon engagement politique, j'ai agi pour réunir 55 autres députés socialistes, écologistes, membres du front de gauche ou non inscrits pour incarner ensemble le refus du projet de loi travail mais également du recours au 49-3. Nous nous sommes ainsi rassemblés autour une motion de censure de gauche, qui n’a cependant pas abouti : il a hélas manqué deux signataires afin de pouvoir la déposer.

J’ai été à de nombreuses reprises sollicité, comme la plupart de mes collègues, pour voter la motion de censure déposée par la droite. Mais pour des raisons d’ordre éthique, il m’a semblé inenvisageable de voter cette motion de droite. D’abord, parce qu’elle est à l’exact opposé de mon engagement et de mes positions, en réclamant notamment l’assouplissement des licenciements économiques et en dénonçant les syndicats qui “verrouillent le système”. Ensuite, parce qu’il aurait fallu réunir 288 voix pour bloquer le projet de loi Travail, ce qui n’était que très peu probable. J’aurais donc mêlé ma voix à celle du Front National et des Républicains pour voter un texte dont le contenu m’est étranger et qui n’avait concrètement aucune chance de bloquer la loi travail.

Le combat n’est pas fini. Si le gouvernement n'entend pas la contestation et n'ouvre aucune discussion nouvelle, rien ne s'opposera au principe d'une nouvelle motion de censure de gauche lors de la deuxième lecture du texte, prévue en juillet 2016.

Soyez assuré que mes convictions continueront de guider mes choix et mes prises de position.

Bien à vous,

Benoît Hamon Député des Yvelines