Père Ubu a trouvé son maître. Mais au passage c'est toute forme de rationalité économique et étatique, et de calculabilité pour parler commeMax Weber, nécessaire à la vie sociale qui y passe. Leur programme est de détruire intégralement le tissu des PME grecques, une sorte de dékoulakisation industrielle... En attendant famines et épidémies. Qui arrêtera cette bande de névropathes ? (Le Concierge)

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En vertu d’une nouvelle loi destinée à lutter contre le travail au noir, désormais, les entreprises grecques ne devront plus payer leurs charges sociales en fonction de leurs effectifs déclarés, mais en fonction des effectifs qu’elles seront supposées avoir en vertu d’un certain nombre de critères.

Ces critères, au nombre de 8, permettront de déterminer l’effectif théorique elles devraient avoir pour réaliser le chiffre d’affaires qu’elles ont enregistré. Ce sont les suivants :

Type d’entreprise

Taille de l’entreprise

Nombre d’heures d’opérations

Nature éventuellement saisonnière de l’activité

Chiffre d’affaires de l’entreprise

Nombre de personnes qualifiées nécessaires pour les activités de l’entreprise

Situation géographique de l’entreprise

Travail personnel effectué par l’employeur ou ses partenaires en affaires.

Ainsi, si le ministère du Travail parvient à la conclusion, sur la base de ces critères, qu’une entreprise ayant déclaré un effectif de 3 personnes, devrait en employer 5, alors elle devra payer des contributions sociales calculées sur la base d’un effectif de 5 personnes.

De même, si elle a déclaré que ses 3 employés travaillent à temps partiel, ils seront réputés être à temps complet. Une mesure passée inaperçue

La mesure a été votée en juin dernier dans le cadre de la Réforme des Pensions, mais comme les baisses des pensions également prévues dans cette réforme ont monopolisé l’attention des médias et du public, elle est totalement passée inaperçue.

Elle vise à lutter contre le travail clandestin, que l’on évalue à 25 % du PIB grec. Le manque à gagner correspondant pour le Fonds de sécurité sociale du secteur privé (IKA) s’élèverait à entre 5 et 6 milliards d’euros. Des effets pervers ?

“Cela pourrait dans aboutir à une hausse de 70 % des contributions sociales pour les employeurs”, commente le site Capital.gr.

Le blog Talking Greece déplore vivement la mise en oeuvre de cette mesure :

“Le plan, tout satanique qu’il semble être, comporte aussi un autre aspect scandaleux : le Fonds IKA recevra de l’argent pour des employés fictifs et il n’aura jamais à retourner ce montant sous forme de pensions et/ou de services de soins de santé. L’IKA sera sauvé, mais les très petites entreprises, et les petites et moyennes entreprises seront détruites. (…)

Vous vous demandez toujours pourquoi entre 65.000 et 70.000 auraient prétendument postulé pour délocaliser leurs sièges sociaux à l’étranger ? Si les impôts et les contributions absorbent plus de 50 % de leurs revenus, et que c’est l’Etat qui détermine combien d’employés votre entreprise doit avoir, quel est l’intérêt d’avoir une entreprise en Grèce ?”

Source : l'Express via Véronique Azemat

Note du Concierge : Pour bien comprendre la "restructuration" massive à l'oeuvre en Grèce, lire aussi Réduire radicalement la petite paysannerie grecque pour ouvrir un boulevard à l’agrobusiness encore peu implanté en Grèce et Repêcher... l'Union Européenne . Il s'agit, comme dans l'URSS de Staline, de liquider l'économie existante et les formes de vie qui y sont liées (dékoulakisation) pour faire tout autre chose, une économie de monopoles industriels tout puissants. Alors une question se pose : pourquoi les écologistes, les alter-mondialistes, les Mélenchonistes (et même les Lordonistes, un petit livre et puis s'en va ?) ne parlent quasiment plus de la Grèce qui devrait pourtant leur fournir des exemples on vivo et particulièrement mortifères de la véritable nature de l'Union européenne, dans le même temps où les petits kapos de la Grèce que sont notamment Valls et Moscovici en font l'exemple de ce qu'il faut faire et donc de ce qui nous attend ? Pourquoi les écologistes n'alertent-ils pas sur la catastrophe écologique en Grèce qui se fait formellement en "notre nom" ? Pourquoi les anti-productivistes ne dénoncent-ils pas à flux tendu la destruction des PME grecques et de l'agriculture paysanne et/ou à petite échelle pour les remplacer par les Konzerns qui détruisent tout sur leur passage ? Pourquoi les anti- et dé- coloniaux s'avèrent-ils incapables d'identifier une colonisation conduite en notre nom à tous et sous no yeux ? Seulement parce qu'il ne faut surtout pas que les gens se demandent comment ils ont pu croire aux beaux discours de Tsipras avant de se rabattre sur son habile complice en trahison, le très Sorossien Varoufakis, car cela ne peut que rendre tout beau discours "de gauche" éminemment suspect (ce qui serait sain 60 ans après la mort d'Orwell) alors que la seule chose qui compte serait la conquête du pouvoir à la faveur de la désintégration du champ politique qui nécessite essentiellement de "faire croire" ? Dans ce cas c'est plutôt ce silence qui achèvera de discréditer les porte-paroles auto-proclamés d'un "autre monde possible" et assurera le triomphe final de la réaction... A moins qu'ils ne parviennent à être cooptés, sur fond de romantisme révolutionnaire kitchissime et de flûte d'Hamelin/Facebook/Twitter/Google/Amazon au service des intérêts servis par les ingénieurs en changement de régime et renouvellement du personnel politique d'encadrement ?