Musée de l'Europe et de l'Afrique

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mercredi 31 août 2016

Secondaire : tous en grève le 8 septembre !

La rentrée 2016 devrait voir mise en œuvre la réforme du collège imposée par le gouvernement alors même qu’elle est toujours contestée par la majorité des personnels du second degré. Ces derniers qui ont manifesté tout au long de l’année dernière leur opposition et leur volonté d’une reprise des discussions pour une autre réforme n’ont pas désarmé. L’autoritarisme , le mépris manifestés par la ministre de l’Éducation qui a négligé de répondre aux demandes d’audience de l’intersyndicale du second degré, la désorganisation causée dans les collèges par la réforme n’ont fait que renforcer la détermination à combattre cette dernière.

L’intersyndicale a appelé les collègues à ne pas mettre en œuvre des dispositifs imposés et qu’ils jugent inefficaces ; elle demande à l’ensemble des personnels du second degré de recenser et faire remonter dans le cadre des assemblées générales de pré rentrée tous les problèmes d’une rentrée qui s’annonce très difficile :collège, lourdeur des effectifs en lycée, insuffisance des moyens affectés à la vie scolaire, emplois du temps …La poursuite des mobilisations conduites durant l’année précédente doit déboucher sur l’abrogation de la réforme et l’ouverture rapide de discussions sur d’autres bases. A l’approche d’échéances électorales importantes le gouvernement doit enfin entendre les personnels Après les congés d’été, c’est avec combativité que les personnels entament ce début d’année scolaire décidés à agir pour leurs métiers et leurs élèves, lutter contre les inégalités et le maintien de garanties collectives mises à mal dans la loi travail comme dans l’Éducation

C’est pourquoi l’’intersyndicale du second degré appelle les personnels à se mettre en grève et rejoindre les manifestations le 8 septembre pour une autre réforme du collège et de meilleures conditions de travail et d’étude en collège comme en lycée. Elle les invite à s’associer aux initiatives prises par l’intersyndicale interprofessionnelle CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL, le 15 septembre pour obtenir l’abrogation de la loi Travail imposée par l’utilisation du 49-3 et conquérir de nouvelles garanties et protections collectives.

Lire aussi Entretien avec Olivier Vinay, "En 2003, l'éducation nationale s'est trouvée en situation de jouer la locomotive du mouvement social"

mardi 23 août 2016

Varoufakis "a passé presque tout son temps à faire campagne en faveur du Remain"

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Tariq Ali parle du BREXIT invité au meeting d’Unité Populaire à Athènes

Chers amis,

Je suis très heureux d’être parmi vous aujourd’hui. Comme vous le savez déjà, la campagne en Grande-Bretagne faveur du Brexit a été largement dominée par la droite. Le Lexit (ndlt: Left + Exit = campagne des mouvements et partis de gauche en faveur du Brexit) a mis un peu de temps à démarrer, mais nous avons mené une campagne plutôt dynamique. Notre problème fut que pas un seul représentant d’envergure du Parti Travailliste ne s’est déclaré en faveur du Brexit, et cela a été un problème énorme pour nous.

Jeremy Corbyn, le leader de gauche du Parti Travailliste, a déclaré « nous ne mènerons pas une campagne conjointe avec les Conservateurs », ce qui était très positif, et il a passé le plus clair de son temps à attaquer le néolibéralisme, l’austérité, mais il s’est finalement déclaré en faveur du Remain (ndlt: du maintien dans l’UE).

Et la gauche grecque nous a fait un cadeau pas vraiment bienvenu. Ce cadeau avait pour nom Yanis Varoufakis. C’était un bien mauvais cadeau, parce qu’il a passé presque tout son temps à faire campagne en faveur du Remain, et quand je l’ai interpellé lors d’un débat public, il a répondu qu’il était d’accord avec la plupart de mes vues, mais que, pour changer l’UE, il est nécessaire de lutter de l’intérieur. Donc on a dit: « Mais comment? » « … Comment peut-on changer cette UE-là? »

Non pas que nous ne soyons pas internationalistes, non pas que nous ne soyons pas Européens. Ce contre quoi nous luttons, c’est l’UE en tant qu’institution. Et à cette question-là, ils n’ont pas de réponse.

En fait, nous proposons maintenant d’essayer d’organiser, en septembre ou en octobre, une petite conférence afin que les opposants de gauche à l’UE se rassemblent et discutent l’idée d’une institution alternative, avec d’éminents économistes comme Costas Lapavitsas et d’autres, pour prendre ensemble le temps de se poser la question: « peut-on trouver une alternative? » parce que c’est notre responsabilité.

Voilà donc à quoi nous nous sommes attelés, en ce qui concerne l’UE.

Cette campagne du Remain a présenté un aspect très intéressant, même de la part de ceux à gauche qui défendaient le Remain, c’est qu’ils étaient très provinciaux. Ils prétendaient lutter pour l’Europe, mais ne savaient pas ce qu’est vraiment l’Europe. . L’Europe en tant qu’Union Européenne, était perçue comme une abstraction. Les seuls à avoir pointé ce que l’UE a fait à la Grèce, ce sont les partisans du Lexit.

Et moi-même, et John, et beaucoup d’autres, pendant la campagne, nous avons dit « pour nous, l’une des principales raisons pour lesquelles il faut mettre un coup de pied aux fesses de l’UE, c’est pour les punir de ce qu’ils ont fait à la Grèce. Mais du côté du Remain, il n’y a eu aucune critique, même les personnes qui se considéraient comme critiques, n’ont jamais formulé la moindre critique sur le mode de fonctionnement de l’UE.

Ne nous y trompons pas: le vote pour le Brexit est une grande claque en plein dans la figure de l’establishment britannique, l’establishment financier britannique et pour l’establishment de l’UE, et je dois dire que ceux ont été battus en sont déjà à discuter de comment ils pourraient retourner leur défaite, et ils se glissent discrètement l’un à l’autre, à l’oreille: « Tsipras l’a bien fait, lui, en Grèce. Apprenons de son expérience! »

Mais le problème, pour eux, est le suivant: il leur faut arbitrer entre le coût politique et le coût économique. Et je pense que les plus intelligents parmi eux réalisent réalisent que le coût politique, s’ils décident de passer outre le résultat du référendum, sera bien plus élevé que le coût économique, et Jeremy Corbyn, le leader du Parti Travailliste, a appelé publiquement à la mise en application de l’article 50 (ndlt: pour la sortie de l’UE).

Nous avons actuellement une triple crise au Royaume-Uni: la première est une crise de légitimité du Royaume lui-même : les Ecossais se prononcent très clairement pour leur indépendance, et le débat va s’ouvrir pour déterminer dans quelle mesure ils peuvent être indépendants dans le cadre de l’UE. Ils jugeront eux-mêmes s’il vaut mieux entrer dans l’UE ou avoir un bloc du Nord avec la Norvège, l’Islande, comme cela a été suggéré.

Le second problème, c’est la crise énorme, aujourd’hui, en Angleterre. Je parle bien de l’Angleterre, pas de l’Ecosse., mais bien de l’Angleterre.

Il y a encore une autre crise de légitimité. Nombreux sont ceux qui veulent un parti de gauche, et l’establishment, au sein même du Parti Travailliste, s’oppose à cette volonté très forte. On est ainsi témoin de scènes ignobles, chaque semaine, avec les tentatives de la plupart des députés du Parti Travailliste pour se débarrasser de leur leader élu.

Et, en soutien à leur leader, nous avons des chiffres incroyables: depuis la tentative faite pour se débarrasser de Jeremy Corbyn, une centaine de milliers de personnes ont rejoint le Parti Travailliste en moins de 2 semaines, la plupart l’ont fait pour le soutenir à l’intérieur du Parti Travailliste. Donc le Parti Travailliste a un quart de million de membres, ce qui en fait, je crois, le plus grand parti politique d’Europe.

Et cette crise est loin d’être résolue.

Corbyn rend les coups, il se bat fort, de son côté; il est soutenu par les membres du parti, et la plupart des représentants parlementaires, qui ont été élus sous les mandats des Premiers Ministres précédents, tels que Blair et Brown, refusent de l’admettre. Il s’agit donc d’une situation critique au sein du Parti Travailliste. Et puis il y a une situation, aussi bien en Ecosse qu’en Angleterre, qui ne va pas disparaître comme par enchantement.

L’avantage du Brexit, c’est que c’est un grand pays d’Europe qui a décidé de le faire, et non un petit pays. Concernant la façon dont le débat va se développer, à l’échelle européenne, nous pouvons d’ores et déjà voir, au Danemark, que tous les sondages montrent une revendication de référendum. En France, Hollande est si inquiet à la perspective de ce Brexit qu’il a fait ce dont on ne l’aurait jamais cru capable – il ne s’agit que d’une menace, mais significative, en soi. Il a dit que la France opposerait son veto à un pacte de l’UE avec le TTIP.

Le dernier point que je voudrais évoquer ici, c’est la question du racisme et de l’immigration.

Bien entendu, l’extrême droite a joué un rôle important dans cette campagne, et le UKIP a fondé son argumentation sur cette position.

Mais permettez-moi de vous faire part d’une chose étrange et intéressante, qui s’est produite il y a 48 heures. La femme qui est sans doute promise aux fonctions de Premier Ministre d’Angleterre, Theresa May -elle était pour le Remain-, a déclaré qu’il convenait de statuer sur la situation des étrangers ressortissants de l’UE. Farage a alors réagi vivement, s’indignant : » c’est une déclaration absolument révoltante. Les étrangers devraient avoir le droit de séjour ».

Vous voyez que l’idée selon laquelle les partisans du Remain sont de blanches colombes antiracistes est un non-sens total.

Deux des plus grandes villes comptant de larges minorités -parfois même des majorités- ethniques, Birmingham et Bradford, ont voté pour le « Leave ».

Donc c’est un argument simpliste que d’affirmer que ce n’était qu’une question de racisme.

Ce l’était effectivement, si l’on évacue le fait que le Brexit procède de la volonté de 17 millions de personnes de mettre une claque magistrale à l’establishment britannique et de dire « on en a marre de vous, marre de vos politiques, marre du néolibéralisme, marre de vivre des vies invivables », voilà de quoi il est question.

Voilà de quoi il s’agit, et c’est pourquoi nous disposons maintenant d’une base de travail en commun avec les socialistes européens, les syndicats, les réseaux informels, les mouvements sociaux, pour tenter de construire quelque chose de meilleur. Voilà à quoi nous devons travailler.

Traduction Marie-Laure Veilhan, repris du blog Unité Populaire

jeudi 11 août 2016

Sans retrait, pas de rentrée !

Le gouvernement prétend faire de cette rentrée celle de la loi travail, imposée à coup de 49-3 et de répression, contre la majorité des citoyenNEs et en bafouant des mois de luttes des travailleurEs et de la jeunesse. Et aussi celle de la réforme des collèges imposée également contre le refus quasi unanime et les mobilisations des personnels.

Nous ne l’acceptons pas. Pas plus que nous n’acceptons la répression violente des opposantEs et l’utilisation par la police d’armes de guerre, qui ont fait des centaines de blesséEs, les limitations des droits par l’état d’urgence, prolongé alors qu’inefficace comme on l’a vu avec le drame de Nice, la loi Urvoas, les interdictions et l’encagement de manifs, des bourses du travail, l’attaque annoncée de la ZAD de Notre Dame des Landes… Pas plus que nous n’acceptons l’explosion et l’aggravation de la précarité : contractuelLEs, vacataires, CUI, mobiliséEs contre les fermetures de poste par Pécresse, AED en lutte pour la titularisation, à Rennes, Marseille et dans le 93 et, exploitation ultime, l’emploi obligatoire sans salaire des jeunes en « service civique »… Pas plus que nous n’acceptons l’augmentation des effectifs, des tâches et du temps de travail (en vertu du rapport Laurent), l’attaque de la formation initiale et continue, ou la remise en cause de l’avancement d’échelon et de l’évaluation des enseignantEs en échange d’augmentations salariales en trompe l’œil des PPCR.

Nous refusons une telle rentrée, et œuvrerons pour la refuser dans les structures de luttes que nous avons contribué à faire vivre cette année, AG d’établissements, intersyndicales aux différents niveaux, interpro locales, Nuits debout, appels de syndicalistes tel « On bloque tout », collectifs contre l’état d’exception sous toutes ses formes. Les directions syndicales doivent informer sur ces attaques et projets, exiger leur retrait et refuser de discuter leur mise en œuvre. Elles doivent appeler à poursuivre et amplifier dès la rentrée la mobilisation dans l’unité la plus large, appeler à tenir des AG, des heures d’information syndicales dès le 31 août, pour décider la grève au plus vite de façon à ce que les appels au 8 septembre dans le second degré et au 15 au niveau interprofessionnel s’inscrivent dans une dynamique de mobilisation (grèves marchantes, AG) pour développer le rapport de force et gagner :

  • Pour l’abrogation de la loi Travail avec ses prolongements dans la Fonction publique (CPA, PPCR, loi déontologie…)
  • Pour l’abrogation de la réforme des collèges et le refus de son extension au lycée, où les personnels tirent déjà un bilan désastreux de la réforme Châtel (dont nous continuons de demander l’abrogation) et contre la sortie de l’éducation prioritaire pour ceux qui y étaient.
  • Pour la réduction des effectifs de classes partout, contre les suppressions de postes, les fermetures de classes, d’écoles. Pour l’amélioration des conditions de travail et la réduction du temps de travail de touTEs.
  • Pour le refus de tout licenciement, la garantie de réemploi à temps plein et la titularisation immédiate et sans condition de concours ni de nationalité de touTEs les non- titulaires.
  • Pour l’augmentation des salaires conséquente et uniforme (400 euros intégrés en point d’indice, pas de salaires inférieurs à 1750 € net). Pour l’avancement de touTEs au rythme le plus favorable et l’unification des corps par le haut.
  • Contre toute réforme de l’évaluation visant à généraliser aux enseignantEs l’entretien d’évaluation, dont nous demandons la suppression pour touTEs, et donnant de nouveaux pouvoirs aux chefs d’établissements dont nous refusons déjà l’autoritarisme et les abus de pouvoir. C’est pourquoi, nous demandons le retrait du projet gouvernemental, qui n’est ni négociable, ni amendable. Et qui est d’autant plus inacceptable que tout a été échafaudé pendant les congés scolaires.

La poursuite et l’amplification des mobilisations dès la rentrée doit permettre de construire un mouvement d’ensemble contre la politique des Hollande, Valls et Cazeneuve et contre tout autre pouvoir rétrograde dont ils hâtent l’instauration, pour une alternative sociale et scolaire à la société capitaliste.

Appel repris du site de L'émancipation, tendance intersyndicale

mardi 5 juillet 2016

La loi travail est une consigne de l'Union européenne

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Depuis quatre mois, des centaines de milliers de salariés et de jeunes ont défilé pour faire pression sur le pouvoir afin que celui-ci annule sa loi travail. Ils n'ont pas seulement martelé de leurs pas les pavés, Ils ont parfois bloqué les rues de nos cités et ils ont recommencé, encore plus nombreux, plus déterminés. Et à nouveau, ils vont se faire entendre le 5 juillet.

Mais sans s'en prendre aux donneurs d'ordre, seulement à leurs subordonnés. Ils manifestent avec ardeur, certes, mais comme qui dirait, les yeux bandés. Et les discours enflammés qu'ils acclament ne parlent jamais d'Europe, de Bruxelles, de l'oligarchie mondialisée.

Certes, en France, Hollande, Valls, Macron sont à la manœuvre. C'est d'abord contre eux et leur loi scélérate, qu'il faut manifester pour les pousser à se déjuger.

Cela n'est pas facile, appuyés qu'ils sont au mur argenté du Medef. Il faut ajouter que celui-ci est la filiale de la maison-mère, BusinessEurope, le patronat qui trône sur notre continent vassalisé.

Pour gagner la bataille sociale, et en premier lieu, imposer le retrait de la loi El Khomri, faut-il voir clair, connaître l'ennemi, bien mesurer les enjeux et frapper fort où ça fait mal.

C'est la condition pour que la mobilisation populaire de notre peuple conduise au résultat escompté : le retrait de la loi travail.

Il est grand temps que la CGT, ses dirigeants, ses militants en prennent conscience à l'égal de nombreux syndicats britanniques

Lire la chronique de Jean Levy sur le site de la librairie Tropiques

jeudi 16 juin 2016

Code du travail : Proclamation de la République sociale démocratique et solidaire en danger

Nous republions ce texte, en date du 19 février 2016, et qui avait été écrit en prévision de la réunion à la Bourse du Travail dont est finalement sorti Nuit Debout - Le Concierge

La réponse au projet de loi de liquidation des droits des travailleurs tels qu'ils sont protégés par le code du travail se doit d'être à la hauteur de l'offensive réactionnaire de la République anti-sociale des Versaillais de l'état d'urgence.

Foin des débats d'experts sur une hypothétique sortie de l'euro[1]. L'euro n'est qu'un outil aux mains des forces réactionnaires qui ravagent le continent européen. Il y en a d'autres. Le débat de l'euro et ses polémiques entre fractions de classes prétendûment progressistes est bien fait pour cacher l'essentiel qui est la cible de la réaction capitaliste : les compromis sociaux issus de la Libération et préparés par plus d'un siècle de luttes.

Qui ne voit que ce sont les mécanismes de la solidarité nationale qui sont visés à travers la mise en cause des cadres nationaux. La cible c'est la sécurité sociale qui est la solidarité nationale. La cible, c'est le droit du travail qui est un compromis social issu d'une histoire nationale. Et la seule Internationale qui existe aujourd'hui est celle des réactionnaires et du capital sans frontières.

Détruire le droit du travail et la solidarité nationale qui est la sécurité sociale, c'est détruire ce que les luttes sociales ont pu arracher au capital, supprimer ce qui nous réunit tous et préparer la mise en concurrence de tous contre tous et des communautés de solidarité particulières entre-elles, c'est à dire préparer la guerre civile pour mieux esclavagiser et contrôler tout le monde.

Tel est le projet aujourd'hui clairement mis en oeuvre par le larbin Emmanuel Valls avec qui le fascisme (“Plan B” du patronat dans les années 30) revient comme une farce. Larbin oui, car pas plus qu'Hollande ou ses Ministres, Valls n'a la moindre idée. Parvenus au pouvoir par la logique quasi-autonome du champ politique, ceux-ci ne font qu'appliquer les consignes du patronat mais aussi des stratèges américains occupés à redessiner une Europe, entre autres régions, à leur botte et sous l'empire de leur capitalisme, en jouant sur toutes les divisions internes pour faire éclater les cadres sociaux nationaux.

Daesch, la lessive qui rend la stratégie impériale plus blanche que blanche, est leur meilleur allié. Et tout le monde devrait voir l'immense obscénité du Premier Ministre se pourléchant par avance de prochains attentats dont il rédige quotidiennement les communiqués par anticipation. Qui aura le prochain attentat ? Nous sommes candidats, car comme les jeux olympiques permettent d'occuper le peuple et de mener des politiques urbaines radicalement capitalistes, nous avons besoin d'un attentat pour liquider le code du travail, le droit social et éventuellement le droit tout court, les retraites et la sécurité sociale. C'est à dire la sécurité tout court, la vraie. Nous avons nous aussi une partie de la population à exterminer car devenue inadaptée, et s'opposant, à une économie de destruction créative dont Barroso fit un jour le portrait enthousiaste : «un flot incessant de produits et de services toujours plus récents, plus performants ou moins chers qui, constamment, rendent les produits plus anciens, moins performants, voire obsolètes – de même que les emplois qui y sont liés.». Cette économie nécessite des esclaves jetables si non “recyclables” et priés de mourir le plus vite possible après obscolescence. Donc privés de tous droits, réservés à une petite caste.

C'est sur la question du code du travail et de la sécurité sociale que nous devons enfin être “tous ensembles”, classes moyennes et classes populaires. Et en effet c'est un enjeu “national”. Un enjeu de civilisation ou barbarie, car la civilisation c'est la sécurité sociale et le droit du travail qui se sont construits dans les différents cadres nationaux. Et ce qui ouvre la voie à la barbarie c'est la destruction de tout cela, rendue possible également par la délégitimation du cadre national entendu comme espace de solidarité organisée, par un soit-disant progressisme internationaliste bien fait pour donner à l'Internationale du Capital le masque dont elle a besoin.

“Tous ensembles“, donc. Et pour la petite-bourgeoisie internationalisante, souvent académique (car il faut bien bénéficier d'un traitement à vie servi par cette solidarité, nationale, qu'on appelle l'impôt, pour occulter et dénigrer le réel, social, à ce point), il est temps de savoir qui est de gauche et qui est de droite. Et de distribuer les coups de pied au cul en conséquence.

Vive la République, sociale, démocratique et solidaire. Vive la sécurité sociale. Vive le code du travail.

Vive la sociale !

Le Concierge

Notes

[1] Actualisation du 18/12/2019. L'euro constitue évidemment le carcan, la BCE tient le bâton, et ces "réformes" sont au service de l'euro. Ces propos étaient purement conjoncturels. Le Concierge

jeudi 26 mai 2016

La démocratie, c'est le soutien aux routiers et aux travailleurs du pétrole

Volonté de combat, volonté de gagner, tel est le bilan politique, à la base, de la semaine du 17 au 20 mai. Que d'obstacles, pourtant, entre répression et passage en force au sommet de l’État et absence des mesures nécessaires pour gagner rapidement dans les sommets confédéraux.

Une fois de plus, des centaines de milliers ont répondu à l'appel et, après un fléchissement mardi, une sorte de concentration et d'économie spontanée des forces, ils ont réalisé de puissantes manifestations, déterminées, souvent festives, autour du mot-d'ordre de retrait, par centaines de milliers le jeudi 19. En bas, on ne craint pas de faire tomber ce gouvernement, bien au contraire.

En interaction avec ces manifestations les grèves de routiers et dans les raffineries ont commencé. Jeudi 19 au matin l'agent provocateur en chef Manuel Valls proférait un gros mensonge – les heures supp' des routiers ne devraient pas baisser suite à la loi El Khomri ! - et une menace : celle de l'intervention armée pour débloquer les raffineries et dépôts de carburants.

Mais pour cela, il va avoir un problème. Les blocages de raffineries et de dépôts ne sont pas que le fait de groupes de militants et de travailleurs d'autres secteurs. Les travailleurs du pétrole et de la chimie sont en train de voter la grève dans les principaux centres.

La poussée vient d'en bas comme le montre sa géographie : c'est l'arc Atlantique, le grand ouest, celui des grèves bretonnes de 2013.

Vendredi soir Valls a fait intervenir les forces « de l'ordre » à Vern-sur-Seiche en Ille-et-Villaine et dans le port de Lorient, où les affrontements ont été importants, et au terminal Rubis du Grand-Quevilly, près de Rouen. Mais au même moment, les salariés de la grande raffinerie Total de Feyzin, au Sud de Lyon, votaient la grève et mettaient en route le processus d'arrêt des installations. Même décision collective à la raffinerie Total de Gonfreville-l'Orcher, près du Havre où les dockers et de nombreuses entreprises privées portent l'ordre et la masse des grandes manifestations populaires. Suite à quoi, à Notre-Dame de Gravenchon, dans la zone industrielle de Port-Jérome également près du Havre, l'intersyndicale CGT-FO a décidé le blocage de la raffinerie Exxon-Mobil. 300 salariés de la raffinerie Total de Donges, près de Nantes, votent l'arrêt à partir du samedi matin et au moins jusqu'au 27 mai. L'union locale CGT appelle à la grève les entreprises STX, Selia, Man Diesel, Sides, pour le mardi 24 mai en rappelant le mot-d'ordre : retrait total et immédiat de la loi El Khomri.

La réponse à Valls, c'est cela, et c'est la solidarité de la masse des salariés et de la jeunesse. C'est bien toujours le spectre de la grève générale qui domine dans le pays : évitée faute de mot-d'ordre centraux fin mars puis fin avril, il revient avec les routiers et les raffineries et la solidarité avec eux. Se pose donc une fois de plus la question du « timing ».

L'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires-UNEF-UNL-Fidl, au soir du jeudi 19 mai, a publié un communiqué saluant la mobilisation de ce jour et appelant à « une nouvelle journée de manifestation le 26 mai » et une manifestation nationale le 14 juin au début des débats au Sénat. Une manifestation nationale (demandée par la CGT Goodyear lors du congrès confédéral CGT) aurait déjà été possible, en relation avec une grève totale. De tels délais donne en fait un gage au gouvernement : d'ici là nous ne voulons pas en avoir fini avec vous, lui disent les dirigeants confédéraux.

La navette Sénat-Assemblée conduit à fin juillet, comme par hasard les mêmes délais que l'état d'urgence soi-disant anti-Daesh qui vient à nouveau d'être voté par l'Assemblée. Il est évident, depuis le début, depuis le 9 mars, que le calendrier de l'action prolétarienne ne peut pas s'aligner sur celui des institutions de la V° République.

L'urgence de l'heure serait d'aider les travailleurs des raffineries et les routiers, impliqués dans une âpre bataille politique et humaine, contre leurs patrons, contre les forces dites de l'ordre, contre la CFDT bien présente dans ces secteurs et dont bien des militants basculent vers la grève, les aider en portant la solidarité avec eux au cœur et en tête des manifestations, et par l'organisation efficace des blocages. Une direction syndicale dans une boite sait, lorsque vient l'heure de l'action, comment ne pas se disperser et quels points cibler. Les initiatives de la base et des structures syndicales locales montrent qu'elles cherchent à répondre à ce besoin, comme on l'a vu à Notre-Dame de Gravenchon. Mais nos grands dirigeants confédéraux, lorsque vient l'heure de l'action, laisse la dispersion persister, et deviennent soudain de grands démocrates pour qui tout dépend des initiatives locales …

Dans ces conditions il n'est pas étonnant qu'on perçoivent des signes d'hésitation du côté des fédérations de branche qui ont pris l'initiative cette semaine faute de mot-d'ordre central, que ce soit FO Transports et Logistique qui appelle à refaire des AG pour reconduire ou non, ou la CGT-Pétrole dont le secrétaire Emmanuel Lépine déclare que le but n'est pas la pénurie, mais le retrait de la loi, alors que la grève ne peut avoir d'autre objectif que la menace de pénurie réelle pour imposer, justement, le retrait de la loi El Khomri.

Tout se passe comme si nos grands et valeureux dirigeants confédéraux qui ont déjà eu deux ou trois fois en deux mois l'occasion d'avoir peur de gagner, ne savaient comment finir de fatiguer une lame de fond qui s'avère infatigable. Elle se montre capable de durer pour trois raisons.

Premièrement, elle vient de très profond. Ce sont les grèves et les micro-conflits dans les petites et moyennes entreprises ou les petites unités de production et de distribution, ignorée par médias nationaux et commentateurs depuis des années, qui portent cette vague, rejointe par un secteur de la jeunesse qui aborde la vie consciente et le combat social à travers elle.

Deuxièmement, elle vient de très loin. Ce sont les couches militantes, dans les syndicats particulièrement, qui ont l'expérience de 1995, 2003, 2006 et de la défaite organisée de 2010, qui sont reparties au combat dans ces conditions nouvelles, rencontrant la jeunesse et ressentant la présence latente et la pression pour rejoindre le mouvement général du côté des entreprises, particulièrement das le grand Ouest.

Troisièmement, en résultat de ces données, c'est une vague plus politique que jamais, précisément par qu'elle n'a pas de débouché politique, ce qui l'a retardée, et qu'elle veut construire par elle-même son débouché.

Menaçant de défaire le président Hollande et le gouvernement Valls par le retrait de la loi El Khomri, elle conduit à l'ouverture de la crise du régime de la V° République selon un calendrier social qui ne veut pas correspondre au calendrier institutionnel des élections présidentielles.

Ceci ne signifie pas, évidemment, que les élections présidentielles lui soient indifférentes. Mais qu'il faut les saisir à partir de ce mouvement, et pas autrement. Conditionner la question des présidentielles par une décision préalable de candidature ou par la discussion forcément très confuse et porteuse de confusions sur des « primaires », c'est tourner le dos au mouvement réel. La vraie question politique centrale est le retrait de la loi El Khomri qui conduit à la défaite totale du gouvernement présent, au vide politique au sommet, susceptible de poser, par cette voie, la question de l'élection d'une assemblée constituante.

Le moment venu, le cas échéant, c'est à partir de là qu'il faut aborder les présidentielles. Au moment présent, l'heure est au combat. La démocratie, c'est le soutien aux routiers et aux travailleurs du pétrole.

Vincent Présumey, paru sur le blog La Sociale sous le titre "Nous pouvons gagner", le 21 mai 2016

dimanche 22 mai 2016

Amplifier la mobilisation, faire respecter la démocratie

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Communiqué CGT-FO-Solidaires-FSU-UNEF-UNL-FIDL du 20 mai 2016

Après plus de deux mois de mobilisation des salarié-es, des jeunes, des privé-es d’emploi et des retraité-es, la mobilisation se poursuit et s’amplifie comme le montre cette journée du 19 mai.

Cette semaine, le développement d’actions, de grèves dans de nombreux secteurs et de blocages pour obtenir le retrait du projet de loi travail et l’obtention de nouveaux droits, montre que la détermination reste intacte. L’opinion publique reste massivement opposée à cette loi Travail et à l’utilisation autoritaire du 49.3 par le gouvernement.

Le gouvernement n’a pas d’autre issue que celle du dialogue avec les organisations qui luttent pour le retrait de ce projet de loi et pour être écoutées sur les revendications qu’elles portent. C’est pourquoi les organisations CGT, FO, FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse, UNEF, UNL et FIDL en appellent solennellement au Président de la République.

Des secteurs professionnels sont engagés dans un mouvement de grève reconductible, d’autres vont entrer dans l’action. Les organisations appellent le 26 mai prochain à une journée nationale de grève, manifestations et actions.

Les organisations décident de renforcer l’action par une journée de grève interprofessionnelle avec manifestation nationale à Paris le 14 juin, au début des débats au Sénat. Elles appellent à multiplier d’ici là, sur tout le territoire, des mobilisations sous des formes diversifiées.

Elles décident également une grande votation dans les entreprises, les administrations et les lieux d’étude qui se déroulera dans les semaines à venir en parallèle au débat parlementaire afin de poursuivre avec les salarié-es et les jeunes les débats sur la loi Travail, obtenir le retrait de ce texte pour gagner de nouveaux droits permettant le développement d’emplois stables et de qualité.

La loi doit notamment préserver la hiérarchie des normes, élément protecteur pour tous et toutes les salarié-es.

Cette votation sera remise lors d’un nouveau temps fort qu’elles décideront prochainement.

Les organisations invitent leurs structures à poursuivre la tenue d’assemblées générales avec les salarié-es pour débattre des modalités d’actions, de la grève et de sa reconduction.

Elles se retrouveront rapidement pour assurer l’organisation et la réussite de ces mobilisations et initiatives.

jeudi 19 mai 2016

Lycée Rostand en grève

Communiqué du vendredi 13 mai

Grève le jeudi 19 mai et appel à rassemblement à 9h devant le Conseil régional !

L'Assemblée générale des personnels grévistes du lycée Jean Rostand a reçu aujourd'hui un courrier de la région qu'elle juge insatisfaisant quant aux créations de postes et à l'avenir de nos collègues en Contrat Unique d'Insertion (CUI). Un seul poste a été créé et un autre transformé, alors que les personnels demandent la création de quatre postes, c'est à dire l'équivalent de ce qui existe en CUI. En ce qui concerne ces personnels, la région ne s'engage qu'à les recevoir, sans statuer sur leur avenir professionnel. Pour cette raison nous reconduirons la grève le jeudi 19 mai et nous nous présenterons devant le Conseil régional pour continuer à faire entendre nos revendications et obtenir satisfaction.

Nous appelons par ailleurs tous les personnels agents de lycée de la région Ile de France à rejoindre le rassemblement devant le Conseil régional jeudi 19 mai à 9h, place Tardieu, pour le réemploi et la titularisation des CUI et la création des postes nécessaires à de meilleures conditions de travail. Nous rejoindrons ensuite le cortège des manifestants contre la loi travail, pour converger dans les luttes !

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Pétition à signer

Attention ! Le site change.org est une socété américaine qui monnaye désormais le relais de la pétition vers des signataires profilés par le marketing. Il s'agit ni plus ni moins du "marché de la démocratie" appelé à légitimer "l'économie de marché" via l'e-économie des réseaux sociaux, c'est à dire de la Fabrique du Consentement issue de la révolution numérique. On ne croit plus au vote, mais on croit au clic et au "J'aime"... Et une boite américaine transforme cette illusion de militantisme et de politique en... pognon !

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49.3 et culture du narcissisme

Sous bénéfice d'inventaire, l'utilisation du 49.3 dans le cadre de l'adoption de la loi El-Khomri a généré trois textes dont une seule pétition. Aucun de ces textes ne demande aux Députés de voter la censure quelle qu'elle soit ; un seul s'adresse aux Députés sous forme de pétition mais pour demander à la droite et à la gauche de se mettre "ensemble" pour signer une motion commune dont la menace permettrait le rejet de la loi travail "sans crise politique majeure" (il s'agit apparemment d'une initiative individuelle).

Le premier texte émane de "Nuit Debout" et "censure" le gouvernement. Bref, il s'agit d'un selfie de plus ne faisant même pas semblant de rechercher la moindre effectivité, ne parlons pas des moyens d'empêcher l'adoption de la loi via la censure du gouvernement. Confusion classique de "la cause" et "la pause" par ceux et celles qui "ne revendiquent rien".

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Le second texte émane notamment de Caroline De Haas, initiatrice de la pétition initiale "Loi El-Khomri, non merci" qui avait réuni 1 331 268 signatures (et les organisateurs possèdent donc le fichier des signataires).

Il s'agit en fait d'une motion, tout comme le texte de Nuit Debout, d'une affirmation dépourvue d'effectivité puisqu'il s'agit d'une "motion de censure citoyenne", ce qui n'a pas de réalité institutionnelle. Là aussi les signataires ne "revendiquent rien".

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Innovation par rapport à la pétition "Non, merci", elle met en avant "150 personnalités" que le "citoyen" infantilisé est invité à rejoindre.

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A ce stade, il est donc bon d'exposer le profil politique de Caroline De Haas (également co-signataire d'un texte de soutien aussi neuneu que distant à Nuit Debout paru dans le Monde.)

Mouvement des Jeunes Socialistes puis PS, porte-parole de Benoît Hamon, cette "personnalité" co-fondatrice d'Osons le Féminisme, association spontex, entre au cabinet de Najat Vallaud Belkacem (ministre des droits de la femme) après l'élection de Hollande où elle est chargée des relations avec les associations (un passage très rapide d'une association féministe au Ministère des droits de la femme, donc. Tout comparaison avec SOS Racisme et Ni Putes Ni Soumises serait évidemment inconvenante mais néanmoins sociologiquement juste.). Elle quitte le PS en avril 2014 et sa liste « Féministes pour une Europe solidaire » obtient 0,29% aux élection européennes en Ile-de-France. En janvier 2016, elle lance avec Elliot Lepers et Arnauld Champremier-Trigano la campagne "Pour une primaire à gauche".

Ce pedigree suggère que les luttes ne sont jamais aussi bien structurellement trahies que par ceux et celles qui dégainent les premiers lorsqu'une vague de contestation se forme pour y associer leur nom et être propulsé par la vague d'Hosukaï vers des hauteurs institutionnelles (un rapport horizontalité/verticalité pas si mal décrit par Frédéric Lordon dans Imperium, mais que la sagesse populaire appelle "opportunisme", ce qui est quand même plus facile à comprendre.)

Les signataires sont représentés par la photo de leur profil facebook (biais par lequel on signe la pétition) et on accède à leur nom en passant la souris dessus.

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Le troisième texte, et seule pétition, semble une initiative personnelle. Il a le mérite de revendiquer quelque chose, malheureusement totalement farfelu, que des députés de gauche et de droite s'entendent sur un texte de censure commun (en supposant que la droite est contre la loi !), et encore seulement pour obliger le gouvernement à retirer le texte pour éviter la censure et "une crise institutionnelle".

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Il y a là certainement de quoi désespérer Billancourt...

Une chose semble sûre : la fraction de classe moyenne qui s'agite médiatiquement autour de la loi El-Khomri n'a aucune détermination à empêcher qu'elle soit adoptée. Face à un gouvernement, si ce n'est un "Régime" comme on dit des Républiques bananières, véritablement à bout de souffle, c'est l'occasion de s'iconifier et de prendre position sur les barricades médiatiques. Et de constituer des bases de données sous forme de pétitions et de motions (ce qui est d'ailleurs l'objet de beaucoup de commentaires facebook sur la motion De Haas.)

Une chose est sûre : il faut faire tomber le gouvernement Vallas Macron notamment pour empêcher l'adoption de la loi El-Khomri.

N'en déplaise aux insurrectionnistes, c'est par la pression de la rue ET la voie institutionnelle que l'on peut y parvenir.

"En leur faisant peur". A qui ? Aux Députés qui ont signé la motion de censure de gauche mais refusé de voter la motion de censure de droite et dont la liste est ici.

Le Concierge

Laboratoire de Neuneulogie du Collège d'Argein

mercredi 18 mai 2016

Meeting de l’appel “On bloque tout ! ”

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« On bloque tout ! », l’appel des syndicalistes contre la loi « travail » rassemble aujourd’hui plus de 1400 signataires dont 100 structures syndicales CGT, CNT, CNT-SO, FO, FSU, SUD-Solidaires… Nous continuons de dire que « la seule manière de gagner et de faire plier le gouvernement, c’est de bloquer l’économie » et que pour cela « il faut confirmer l’ancrage de la grève, préparer sa généralisation et sa reconduction partout où c’est possible dans les jours et semaines qui viennent ! »

Le mois de mai doit être celui durant lequel le mouvement social prendra toute son ampleur : l’heure est à la convergence des luttes, à la grève interprofessionnelle reconductible, partout où c’est possible.

Le jeudi 19 mai, à la Bourse du travail de Paris (salle Grande Croizat), soyons nombreuses et nombreux à participer au meeting de l’appel “On bloque tout ! ” à partir de 19h.

Calendrier de la mobilisation

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Repris du blog de Canaille le Rouge

mardi 17 mai 2016

Droit de réponse à Frédéric Bonnaud et Costa-Gavras

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« Je vous parle solidarité avec les étudiants et les ouvriers, et vous me parlez travelling et gros plan ! Vous êtes des cons ! »

Jean-Luc Godard, festival de Cannes, 17 mai 1968

(...)

Vous prétendez dans votre communiqué que nous nous en prenons à la Cinémathèque, mais ce n’est pas la Cinémathèque française que nous visons : ce sont les pratiques managériales issues du néo-libéralisme le plus inhumain qui y ont cours.

Au cours de cette action nous avons été immédiatement rejoints par une partie du public, qui n’était pas au courant de notre projet d’occupation, mais qui en a reconnu la nécessité.

Des sympathisants extérieurs, aussi pacifistes, nous ont rejoints. Vers minuit, les forces de l’ordre sont arrivées. Nous avons alors quitté la salle Henri Langlois pour occuper la mezzanine, où nous avons continué à tenir notre Assemblée générale.

Nous avons tous dit notre exécration d’un système – la sous-traitance – conçu pour nous empêcher de nous syndiquer et faire valoir nos droits de travailleurs pendant que les sociétés sous-traitantes prospèrent en broyant ceux qui les enrichissent.

L’arrivée de Michel Romand-Monnier, directeur adjoint de la Cinémathèque française, a été l’occasion pour nous de lui demander de prendre des engagements concrets sur la sous-traitance.

Michel Romand-Monnier est alors allé d’excuses en faux-fuyants, préférant détourner le débat et jouer la montre plutôt que de s’efforcer de nous répondre avec honnêteté. Il nous rétorque : « La Cinémathèque française n’est pas de gauche » (ce à quoi nous avons répondu par une salve d’applaudissements), Henri Langlois non plus, pas davantage que Truffaut.

Cela donnerait-il à la Cinémathèque le droit d’exploiter ses petites mains ?

Lire l'intégralité du texte du collectif des précaires des métiers de la culture et ses sympathisants sur le site de Vacarme

vendredi 13 mai 2016

BLOQUONS LA LOI PEETERS ET SON MONDE

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Dans le cadre de l'Appel International Nuit Debout, mobilisons-nous contre la loi travail à la Belge.

Stop aux 45 heures !

Jeunes, précaires, travailleur.ses dans ou hors emploi, étudiant.es, allocataires, syndicalistes nous refusons sans appel la lettre et l'esprit du texte élaboré par le ministre de l'emploi.

Nous refusons la semaine de 45 heures (et la journée jusqu'à 11 heures), l'annualisation du temps de travail qui permet aux employeurs de faire travailler leurs salariés quand ils le veulent et autant qu'ils le veulent, et de ne plus payer les heures supplémentaires.

Cette mesure est la mesure de trop, elle ne passera pas !

Nous avons donc décidé de nous organiser pour bloquer cette loi. Notre union se veut une coordination d'assemblées locales démocratiques où se réunissent celles et ceux qui veulent bloquer cette loi et son monde par tous les moyens nécessaires.

Rendez-vous le 15 mai, 14h gare centrale

Facebook

jeudi 12 mai 2016

Adresse aux parlementaires signataires de la "motion de censure de gauche"

Mesdames, Messieurs, les Députés,

Vous êtes co-signataires d’une motion de censure qui n’est pas parvenue au seuil des 58 signatures, suite au passage en force par l’article 49.3 de la Loi El Khomri. Nous vous en félicitons, mais il vous faut faire un pas de plus.

Ce 49.3 est un coup d’État contre le Droit du travail qui résulte de 200 ans de luttes et la seule véritable protection des travailleurs de ce pays. C’est un carnage social qu’il annonce.

Il fait pleinement partie de l’offensive victorieuse des forces les plus réactionnaires qui mènent le continent tout droit au fascisme et à la guerre. L’exemple de ce qui se passe en Grèce depuis maintenant des années et plus particulièrement depuis cet été, c’est à dire ni plus ni moins la destruction méthodique d’une société et des conditions qui permettent la vie du plus grand nombre, prouve à lui-seul de quoi ces forces sont capables. Plus personne ne peut l’ignorer.

Puisque nous nous adressons à des Parlementaires, il est d’ailleurs utile de souligner que, de facto, le parlementarisme a été aboli en Grèce par les memoranda.

Le gouvernement Valls est très probablement le plus à l’extrême-droite depuis 1944.

Il est de votre responsabilité historique de le faire tomber.

Ne pas voter la motion de censure qui a été présentée par la droite constituerait un soutien à ce gouvernement honni qui bafoue les biens les plus précieux de la population de ce pays.

La fin justifie aujourd’hui les moyens face à ce péril extrême.

Et toute considération partisane dans un tel moment ne serait que pur intérêt boutiquier dont vous seriez historiquement comptable.

Vous avez très clairement un mandat de la population de ce pays pour exprimer aujourd’hui sa volonté. La chute du gouvernement Valls pour faire échouer la loi El-Khomri.

Y faillir serait refuser d’exprimer notre souveraineté, ce pour quoi vous êtes institués et livrer la population à la loi El-Khomri dont vous ne subirez pas les effets.

Dans l’espoir que vous accomplirez votre devoir,

Veuillez agréer, en tant que mandataires, l’expression de nos salutations de mandants temporairement jusqu’à ce soir.

Pour le Musée de l’Europe & de l’Afrique et la Commission des Châtiments Corporels

Le Concierge

Voir les réponses reçues

Adresses emails des Députés en question :

labeille@assemblee-nationale.fr;abachelay@assemblee-nationale.fr;ballain@assemblee-nationale.fr;pamirshahi@assemblee-nationale.fr;fasensi@assemblee-nationale.fr;iattard@assemblee-nationale.fr;dauroi@assemblee-nationale.fr;lbaumel@assemblee-nationale.fr;hbello@assemblee-nationale.fr;jpblazy@assemblee-nationale.fr;abocquet@assemblee-nationale.fr;mbonneton@assemblee-nationale.fr;ibruneau@assemblee-nationale.fr;mgbuffet@assemblee-nationale.fr;jjcandelier@assemblee-nationale.fr;fcarrey-conte@assemblee-nationale.fr;pcarvalho@assemblee-nationale.fr;gcharroux@assemblee-nationale.fr;achassaigne@assemblee-nationale.fr;dchauvel@assemblee-nationale.fr;pcherki@assemblee-nationale.fr;scoronado@assemblee-nationale.fr;mdolez@assemblee-nationale.fr;cduflot@assemblee-nationale.fr;afilippetti@assemblee-nationale.fr;jfraysse@assemblee-nationale.fr;ggaillard@assemblee-nationale.fr;ygalut@assemblee-nationale.fr;lgourjade@assemblee-nationale.fr;egueugneau@assemblee-nationale.fr;bhamon@assemblee-nationale.fr;mhanotin@assemblee-nationale.fr;chutin@assemblee-nationale.fr;sjanquin@assemblee-nationale.fr;rjoron@assemblee-nationale.fr;rjuanico@assemblee-nationale.fr;lkalinowski@assemblee-nationale.fr;jlambert@assemblee-nationale.fr;jlassalle@assemblee-nationale.fr;jllaurent@assemblee-nationale.fr;cleonard@assemblee-nationale.fr;nmamere@assemblee-nationale.fr;amarie-jeanne@assemblee-nationale.fr;jpnilor@assemblee-nationale.fr;pnogues@assemblee-nationale.fr;cpaul@assemblee-nationale.fr;mpouzol@assemblee-nationale.fr;paprat@assemblee-nationale.fr;bromagnan@assemblee-nationale.fr;jlroumegas@assemblee-nationale.fr;nsansu@assemblee-nationale.fr;esas@assemblee-nationale.fr;gsebaoun@assemblee-nationale.fr;stallard@assemblee-nationale.fr;tthevenoud@assemblee-nationale.fr;pzanetti@assemblee-nationale.fr

mardi 10 mai 2016

Loi travail : la responsabilité historique des Députés, des syndicats, des Intellectuels, et des mouvements sociaux

Comme prévu, la responsabilité du gouvernement est engagée via le 49.3 sur la loi El Khomri. Donc la responsabilité des Député(e)s est engagée. Celle des mouvements sociaux aussi.

Est engagée la responsabilité des opportunistes de premier rang : Députés « frondeurs » ou soit-disant tels (sans compter les opportunistes de second rang comme Emmanuelle Cosse - membre du gouvernement DONC solidaire du texte - même si son « compagnon » se charge de mettre en musique à quel milieu prédateur, régi par un Code datant de Cro-Magnon et réactualisé par King Kong théorie, on a à faire. Et ses turpitudes sont bien faites pour cacher celles de sa compagne qui plaque tous les travailleurs, et bien plus encore les travailleuses, de ce pays, contre un mur des Fédérés pour essayer de leur donner un autre type de baiser qui est celui de l'exploitation et de la mort sociale). Il faut faire tomber Valls et Macron, c'est à dire voter la censure. Maintenant ou jamais. Que cette loi passe et la gauche sera définitivement morte. Ces Députés prétendument « frondeurs » auront du mal à s’en remettre, et le seul appel qu’on puisse leur faire est celui de leur survie politique à moyen terme (à court terme, cela se paiera de leur mandat.) L’occasion est trop belle pour des opportunistes de se refaire un semblant de virginité. Qu’ils la saisissent puisqu’on en est là en matière de « représentation ».

Celle des mouvements sociaux. « La gauche ne peut pas mourir » dixit Frédéric Lordon. Pour lui la lutte contre la loi El Khomri était un « prétexte ». Et les luttes locales (c’est à dire les luttes des gens là et dans les conditions où ils vivent) vouées à l’échec sectoriel. Qu’a-t-il proposé en lieu et place ? Un festival politique, Place de la République. Bravo ! Bravissimo ! On imagine que les accapareurs de la plus-value du travail utilisent aussi le « périscope » pour dénombrer le nombre de manifestants à proximité de l’Assemblée Nationale, le soir où El-Khomri, dépourvue de majorité, a prononcé la « réserve de vote ». C’est le résultat concret de votre « travail » de "montée d'un niveau", M. Frédéric Lordon ! Bravo, Bravissimo !

Ruffin avait proposé de donner son corps à la lutte « pour un an ». Merci du peu. À lire le dernier Fakir, ça n’aura pas duré deux mois. Pas grave, son corps n’ayant rien de thaumaturge, on s’en fout. Mais ces deux-là pourraient bien être les idiots utiles qui auront inventé le hashtag #NuitDebout qui comme #JesuisCharlie est l’oraison funèbre de l’idée même de « République sociale ». Frédéric Lordon se fout de la loi El Khomri. Normal, il sera le dernier touché. Oh, certes, les fonctionnaires sont aussi visés par la loi, à travers le Compte d’Activité Personnalisé. Mais on peut penser que les diplômés des grandes écoles directeurs de recherche au CNRS (« La Noblesse d’État ») auront, au pire, des problèmes de reproduction sociale pour leur progéniture éventuelle : et encore, devenu star mondiale de la contestation intellectuelle française (les Badiou, Rancière et autres pitres ayant fait leur temps), ça devrait bien se passer dans un monde « mondialisé ». Ça s’appelle l’aveuglement de classe, tout simplement, ou le « biais scolastique » de façon plus Bourdieuso-Austino tordue !

Essayer de suivre « Nuit Debout » depuis le fin fond du Département rural le plus excentré, et le plus pauvre, de France est un bon exercice. On y cherche en vain le moindre contenu inscrit dans les luttes depuis 1995 et les mobilisations victorieuses contre le « plan » Juppé. Aucune continuité visible. Rien n’a été transmis en 20 ans, alors qu’il y a 20 ans nous étions quelques-uns à essayer de transmettre l’expérience des luttes qui avaient précédé depuis la Libération, que nous ne connaissions que par bribes, et dont nous cherchions à empêcher l’effacement. Même le Monde Diplomatique, qui pleure chaque année (comme Acrimed sur Radio Debout : Malher de Malher, quelle indécence alors que vous ne faites plus rien depuis au moins 10 ans de faire tapiner des salariés précaires pour quémander 60000 EUR comme la dernière des paroisses de la gauche soumise à son évêque !) pour recueillir des dons sensés asseoir son indépendance alors qu’il est loin d’être pauvre, a succombé à la logique du marché : qu’il libère ses archives 1995-2005 payantes en ligne dans un moment pareil, cet Arpagon !

Du contenu ? Rien. Absolument rien. Et alors que tous les contenus sont disponibles et ont été produits et publiés au prix de tant de sacrifices... Je pense à Agone, dont j’étais. Je pense à Balbastre (Dis-moi François Ruffin, tu vas lui en filer un peu de tune à Gilles sur le fric qui va enfin rentrer à Fakir, là ? Lui faire un tout petit plus de pub que tu as fait semblant de faire ? Parce que les Mutins de Panurge, ils ont des tunes mais par pur opportunisme. Et ils partagent pas trop... Donc tu vas peut-être avoir les moyens de financer les « purs » qui n’ont besoin que de budgets de merde, assurent le retour sur investissement par leur talent et leur conscience politique, et sont même capables de dire merci en se faisant arnaquer sans s’en rendre compte?). « Nuit Debout n’est qu’un média », écrivions-nous. Mais le nerf de la guerre, ce qui relie, ce n’est plus la religion (« religere »), c’est le média ! Alors passer du webmanager de radios (d’autant plus de marché qu’elles sont réputées indépendantes - start-ups de la « Fabrique du consentement ») dépolitisantes, Rémi Buisine, à Xavier Renou (Sciences Po Paris viré de Greenpeace pour l’inefficacité de ses campagnes purement médiatiques contre le nucléaire et persuadé que le changement social viendra du marketing !) pour « Télé-Debout », ce n’est même pas passer de Pujadas à Élise Lucet ! La télévision « publique » fait mieux ! Quant à Radio Debout, initiée par ceux qui se sont écrasés face à Mermet, on ne peut guère en attendre qu’ils aillent jusqu’au bout de leur logique de légitimation : « il faut avoir les moyens de faire, OK, tout est dégueulasse, mais il faut avoir des moyens de production ». Si c’était un choix, ben maintenant que vous les avez, vous filez le bébé à Cyran ? (« Si tu veux faire la Révolution, je te file mon 06 »?).

Bref. Il faut mettre la pâtée à la loi El-Khomri. Tout en découle. C'est tellement évident que depuis le début, ça aurait dû être le seul objectif. Ah les intellectuels ! Il n’y a que ceux qui ont le cul dans le beurre et pratiquent la Distinction académique et politique de gauche qui ne l’ont pas compris. Sont juste pas concernés par le sort commun, vulgaire. Et nous envoient dans le mur capitaliste en prophétisant la fin du capitalisme (qui a depuis longtemps synthétisé les produits chimiques qui nettoient le sang social résultant des bavures intellectualistes sur les baskets, cher Frédéric Lordon.)

Lorsque j’ai eu vent de cette loi, j’ai écrit un petit texte en pensant « tract ». Il manque un peu d’ouverture, de « Pour » face au « Contre ». J’avais fait le déplacement à la Bourse du Travail... Mais cette réunion n’était là que pour entériner des décisions déjà prises (et Frédéric Lordon rapporte à longueur d’interviews - qu’il ne donne pas puisque qu’il les donne à des « médias alternatifs » qui ne le sont plus depuis 10 ans et courent la reprise par le mainstream qu’ils relégitiment ! - que ce sont les siennes, d’ « idées », donc de quelqu’un qui n’a aucune idée de la sociologie du pays ni aucune expérience des luttes sociales.)

C’est un peu comme les AG des gens qui passent Place de la République...

Pas de représentation, donc pas de mandataires, donc pas de mandants, donc pas de démocratie, tout simplement...

À ceux et celles qui ont le pouvoir au-moins de la parole parce que nous y avons cru, là maintenant, TOUS ENSEMBLE contre la loi « travaille !» .

S'il vous plait. S'il vous plait... Soit on gagne, soit c'est le fascisme.

S'il vous plait, s'il vous plait, s'il vous plait...

« On touche à l’os » dixit Gérard Filoche. Un socialiste. Qui vaut plus que tous les socialistes honteux qui « ne revendiquent rien ». Car ils ont déjà tout. Et pourront bien aller se réfugier où ils voudront si nécessaire et passer pour des héros.

S'il vous plait...

Et s'il ne vous plait pas, cette fois-ci, j'espère bien que nous vous passerons sur le corps

Vive la République sociale, démocratique et solidaire,

Vive la Sociale

Le Concierge

dimanche 8 mai 2016

Personnels de l'éducation debout : nous aussi on bloque tout !

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Nous, personnels de l’éducation, syndiqués ou non syndiqués, combattons pour le retrait total de la loi El-Khomri, car nous sommes convaincus qu’elle constitue une loi de régression sociale sans précédent.

Contrairement à ce que prétend le gouvernement, cette loi concerne tous les salariés : les contractuels, les précaires mais aussi les fonctionnaires. La casse de tous les droits des salariés du privé prépare la destruction du statut de fonctionnaire.

Cette loi synthétise la volonté de détruire les garanties et acquis collectifs par l’individualisation et la mise en concurrence des salariés entre eux, des écoles entre elles, des collectivités entre elles… Elle fait écho aux contre-réformes successives qui attaquent l’Éducation nationale et la fonction publique : réforme des statuts, des rythmes scolaires, réforme collèges, réforme territoriale, gel des salaires, PPCR (parcours professionnels, carrières et rémunérations), loi déontologie… Déjà, nombre de personnels dans notre secteur connaissent la précarité : CAE-CUI, AED, enseignants contractuels... Dans nombre de régions, plusieurs centaines de suppressions de postes sont prévues dans ces catégories de personnels.

Le 31 mars, nous avons fait grève pour le retrait de la loi Travail, à l’appel des organisations syndicales unies, aux côtés des centaines de milliers de travailleurs du public et du privé, et des jeunes. Le 5 avril et le 9 avril, nous étions de nouveau dans la rue, avec les jeunes, lycéens et étudiants. Personnels de l’éducation, nous ne pouvons tolérer de voir des centaines de nos élèves, de lycéens, d’étudiants, se faire matraquer, arrêter, passer en comparution immédiate et écoper de lourdes peines pour le simple fait d’avoir manifesté. Nous exigeons l’annulation de toutes les poursuites et condamnations contre nos élèves ainsi que l’arrêt de la répression administrative au sein des lycées (conseils de discipline…).

Depuis plus d’un mois que la mobilisation a démarré, impulsée par la jeunesse, le climat social a changé dans le pays. Cette contestation se maintient, appuyée depuis le 31 mars par les Nuits Debout qui s’ancrent à République et se développent en banlieue parisienne et dans les régions. Le gouvernement est isolé. Nous avons la possibilité de le faire céder mais pour cela il y a nécessité de grèves reconductibles dans plusieurs secteurs comme ce fut le cas dans les luttes victorieuses de 1995 et du CPE.

Et maintenant la question de la grève reconductible se pose déjà dans plusieurs secteurs :

- A commencer par les transports (cheminots, routiers…), qui partent en grève reconductible à partir du 17 mai.

- L’appel du congrès confédéral de la CGT intègre la grève reconductible.

- La convergence des luttes occupe une place importante dans les préoccupations des militants de Nuits Debout. Nous soutenons la volonté d’actions en commun entre Nuit Debout et des organisations syndicales pour faire un pas vers un mouvement d’ensemble contre la loi « Travail » et son monde.

Dans l’éducation, nous avons, depuis le 9 mars, fait plusieurs grèves dans la suite de celles pour les moyens, contre la refonte de l’éducation prioritaire ou pour le retrait de la « réforme » du collège, sans réussir à engager un mouvement de l’ensemble de l’Education nationale et nos combats sont restés trop souvent isolés des autres secteurs. Mais cette fois-ci nous avons la possibilité d’y aller tous ensemble et d’infliger enfin une défaite au gouvernement, prélude à d’autres. Oui, aujourd’hui, c’est la question de la généralisation de la grève pour le retrait qui est posée, et avec elle la mise en commun des luttes des différents secteurs mobilisés avec les Nuits Debout ! Dès le 31 mars, par centaines de milliers, nous avons montré ensemble que nous étions prêts !

Nous appelons les personnels d’éducation de la région parisienne (enseignants, CPE, AED, personnels d’administration et d’entretien, animateurs…), convaincus de la nécessité de construire la grève reconductible dans le secteur de l’éducation, à s’organiser dans cette perspective.

Nous savons que nous avons besoin de nouveaux appels à la grève pour réunir les collègues et poser dans nos assemblées générales la question de la reconduction. Mobilisés dès la rentrée ce mardi 3 mai, date du début de l’examen de la loi El Khomri à l’Assemblée nationale, nous étions une nouvelle fois dans la rue. Nous appelons d’ores et déjà à faire du 12 mai une nouvelle journée de grève et d’actions, et à faire de la date du mercredi 18 mai le point de départ de la reconductible, aux côtés de tous les secteurs en lutte. Nous appelons à porter cette perspective dans toutes les assemblées générales à Paris comme en régions, Nuits Debout, instances syndicales, et réunions syndicales qui vont se tenir. Nous appelons également à la constitution de cortèges « Personnels de l’éducation : nous aussi on bloque tout ! » dans toutes les manifestations à venir.

Cet appel voir le site est ouvert à signatures individuelles et collectives : https://docs.google.com/forms/d/1QM....

Nous sommes également joignables sur notre page Facebook : « Personnels de l’éducation debout : nous aussi on bloque tout », sur laquelle vous pouvez également ajouter votre signature, en envoyant un message ou en publiant sur la page.

Premiers signataires

Agathe Lederer (PE, EE 22 Métra, 75)

Armelle Pertus (PE, Ecole Emancipée – Snuipp – FSU92)

Aurélien Gavois (Ecole Emancipée – Snes – FSU 93)

David Pijoan (Ecole Emancipée – Snes – FSU92)

Nathalie Astolfi (PE, EE 24 Métra, 75, CNT)

Rémi Gilardin (enseignant contractuel de SES, lycées Voltaire et Dorian, Snes – FSU75)

Olivier Vinay (Émancipation – Snes – FSU 93)

Mathilde Eisenberg (PE, Ecole Emancipée – Snuipp – FSU92)

Rémi Kranzer (professeur d’histoire-géographie, lycée Voltaire, Snes – FSU75)

Pascaline Dockx (PE, EM Clamart, SUD Education 92)

Vassili Ptakhine (enseignant agrégé en éducation musicale, collège Marie de Luxembourg, La Fère, Snes – FSU02)

Elvis Bruneaux (PE, Paul Langevin B, Gennevilliers, SUD Education 92)

Gaëtan Le Porho (SUD Education 92)

Elise Lecoq (collège Barbara, Stains, Ecole Emancipée – Snes – FSU 93)

Alice Bonamy (doctorante en préparation du CAPES)

Irène Docekal (collège Rosa Luxembourg, Aubervilliers, Ecole Emancipée – Snes – FSU93)

Mathieu Sotgiu (PE, Eugénie Cotton B, 75)

Marisa Soumaré (professeur documentaliste, Saint-Denis, CGTEduc'action93)

Lucie Lefèvre (professeure de français, Saint Gilles Croix de Vie, 85, SNES-FSU, EE)

Jérôme Martin (collège Henri Barbusse, Saint-Denis, SUD Education 93)

Manu Reillhac (PE, Poissonniers, Snuipp-FSU 75)

Anaïs Hoffmann (PE, école Paul Langevin, Nanterre, 92)

Adrien Vodslon (collège Henri Barbusse, Saint-Denis, EE-Snes-FSU93)

Assemblée générale des personnels du lycée Mozart

Eléonore Vinay-Léger (AED, Émancipation, Snes-FSU93)

Rajaa Aloussi (Émancipation, Snes-FSU93)

Isabelle Petit (Émancipation, Snuep-FSU93)

Suzanne d'Hermies (Émancipation, Snes-FSU93)

Stéphane Rey (Émancipation, Snes-FSU77)

Anouk Guezet (Émancipation, Snes-FSU77)

Laurence Fiant (Émancipation, Snes-FSU94)

Daniel Lartichaux (Émancipation, Snes-FSU95)

Sylvette Minnaert (Émancipation, Snuipp-FSU93)

Nicolas (lycée d'Hulst)

Nicolas Kemoun (Lycée Maupassant Colombes, CGT éduc’action 92)

Marie-Moreau (professeur de lettres classiques, collège Romai Rolland, Ivry-sur-Seine, Snes-FSU94)

Françoise Debreuille Carrasquedo (professeur de lettres à la retraite, lycée Guyenemer, Oloron, 64)

Lola Navamuel (PE, école Baudin, Le-Pré-Saint-Gervais, 93)

Emilie Layrac (PE, Bagnolet, SUD éducation 93)

Lucile Saison (PE brigade, 75)

Valérie GERARD (lycée Fénelon, Paris 6e, Snes-FSU75)

vendredi 6 mai 2016

La répression anti-syndicale prend un nouveau tournant

matraqueravenir.jpg Affiche de la CGT info'com

Communiqué de l’Observatoire de la répression et de la discrimination syndicale

Avec l’arrestation le 28 avril dernier de Nicolas P., cheminot et syndicaliste de Sud-Rail Solidaires, et de Nicolas Jounin, sociologue à et syndiqué CGT, la répression gouvernementale contre les syndicalistes a franchi une nouvelle étape.

Leur interpellation s’est faite à l’issue d’une action, qui relevait pourtant d’une mobilisation classique de blocage de l’outil de travail (l’entrée du port de marchandises de Gennevilliers) et s’inscrivait dans le cadre de la journée de grève et de mobilisations pacifiques contre la loi travail. C’est au cours d’une intervention policière que ces deux syndicalistes ont été arrêtés, placés en garde à vue et déférés devant le tribunal de Bobigny. Ils sont aujourd’hui placés sous contrôle judiciaire jusqu’au 6 octobre 2016, date prévue pour le procès.

Après s’être abattue essentiellement sur les lycéen-ne-s et les étudiant-e-s, la répression policière dans le cadre du mouvement contre la Loi Travail s’étend aujourd’hui aux syndicalistes. Elle vient confirmer la tendance à la criminalisation de l’action syndicale déjà illustrée, entre autres, par le cas des Goodyear, La poste ou Air France.

La crainte d’une possible liaison entre le mouvement des jeunes et celui des salariés en est certainement à l’origine. On assiste au total à une accentuation des moyens de répression contre le mouvement social et syndical à un niveau jamais atteint ces dernières années : inculpation de près de 50 lycéens dans le 92, de syndicalistes dans le 93, garde à vue de nombreux syndicalistes partout en France (cheminots de Villeneuve St Georges, dirigeant CGT-RATP arrêté le 28 avril à la Nation), mise à sac d’un local syndical à Lille, tirs de flashball contre les militants et la camionnette de Solidaires à Marseille, sans compter les violences policières qui s’exercent contre les personnes mobilisées dans le cadre des « Nuits debout » qui ont atteint leur paroxysme le 1er mai.

C’est pourquoi nous condamnons fermement l’ensemble de ces mesures qui visent à bâillonner le mouvement syndical et avec lui l’ensemble du mouvement social. Non les syndicalistes et les jeunes ne sont pas des criminels : ils ne font que s’opposer par des voies démocratiques aux mesures de régressions sociales que le gouvernement veut imposer par la force. Nous exigeons l’abandon des poursuites judiciaires engagées envers l’ensemble des syndicalistes et des jeunes mis en cause dans le cadre des mobilisations contre la loi Travail.

Une riposte unitaire pour affirmer le droit démocratique à débattre et manifester est nécessaire. L’Observatoire de la répression et de la discrimination syndicales est disponible pour y participer. C’est dans cet esprit qu’il sera présent à la réunion du 4 mai convoqué par les initiateurs de l’appel « Un pouvoir qui matraque la jeunesse est faible et méprisable »

Dans le cadre de notre travail de recension, d’analyse et de publicisation des faits de répression et d’entrave aux libertés syndicales, nous appelons toutes les structures syndicales à nous faire connaitre les cas de répression dont elles ont connaissance et faire remonter ces informations à l’adresse suivante

Le 18 mai et après, la grève et la rue contre la loi « travail »

Lire l'intégralité sur le site On Bloque tout

l-eleve-du-capital.jpg Image piquée à Canaille le Rouge

Le mois de mai doit être celui durant lequel le mouvement social prendra toute son ampleur : pour cela nous ferons tout pour que la grève des cheminot.e.s à partir du 18 mai soit aussi celle de la convergence des luttes, à travers une grande journée de grève interprofessionnelle. D’autant que dans la même période, une grève reconductible unitaire est aussi annoncée dans le transport routier.

Parce que ce n’est pas à l’Élysée, ni à Matignon, ni au Palais-Bourbon qu’on obtiendra satisfaction : organisons-nous collectivement et de façon unitaire, faisons grève et reconduisons la, développons les actions de blocage économique et soyons toutes et tous dans la rue le 18 mai pour le retrait total de la loi « travail » !

Nous invitons les syndicalistes et les structures syndicales signataires de l’appel « On bloque tout ! », et bien au-delà toutes et tous celles et ceux qui s’y reconnaissent, à s’emparer de ces propositions, à les porter dans les intersyndicales locales et les assemblées générales, pour faire de la journée du 18 mai une démonstration de force permettant de reconduire la grève.

Le collectif d’animation de l’appel « On bloque tout ! » le 4 mai 2016

Meeting « On bloque tout ! »

19 mai 19h-22h

Salle Grande Croizat de la Bourse du Travail de Paris 3 rue du Château d'eau Paris, 75010 France

mercredi 27 avril 2016

On bloque tout : Rencontre nationale du samedi 23 avril

Le samedi 23 avril était organisée à la Bourse du Travail de Paris une rencontre nationale de l’appel « On Bloque Tout ! » ce sont près de 100 militant.e.s (CGT, SUD-Solidaires, FO, CNT-SO, FSU, CFDT) qui y ont participé tout au long de la journée.

Des commentaires sur le mouvement de rejet de la loi « travail » ont accordé une place centrale et un rôle décisif à la jeunesse scolarisée mais force est de constater que la mobilisation dans les lycées et, surtout, dans les universités est très en-deçà des derniers gros mouvements étudiants, en 2009 par exemple. L’absence de lutte d’ampleur dans les facs depuis 2010 explique que des pratiques de terrain se soient perdues et il n’est pas étonnant de constater aujourd’hui que les assemblées générales les plus massives se sont tenues dans les universités où les syndicats étudiants ont fait un travail régulier de mobilisation. À l’université comme dans le monde du travail, il n’y a pas de secret : on mobilise d’autant mieux les collègues qu’on a l’habitude d’échanger, d’argumenter et d’agir.

Au-delà des universités, l’absence de fort mouvement interprofessionnel depuis 2010 et l’absence de victoire significative au niveau national depuis 2006 explique que la mobilisation actuelle peine à s’ancrer réellement. Notre tâche doit donc être de remettre au centre des débats la question de la grève, en reprenant les « bases » : expliquer comment faire grève en fonction des secteurs professionnels, expliquer comment organiser la solidarité, etc.

Des traditions de mobilisation sont à reconstruire afin que les collègues se sentent suffisamment en confiance pour se lancer dans la lutte. La difficulté n’est pas tant de déborder des directions syndicales qui freineraient (même si les appels confédéraux pourraient être plus dynamiques et même si les situations sont différentes en fonction des organisations syndicales) mais bien d’emmener des collègues dans la lutte.

Pour l’instant, nous ne pouvons pas faire autrement que de nous appuyer sur les journées de mobilisation décidées au niveau intersyndical mais l’enjeu est de maintenir une visibilité du mouvement entre ces journées d’action afin d’élargir la contestation et de généraliser les grèves. Cela passe par l’organisation de tournées, de diffusions de tract, de collages ou d’affichages mais aussi l’action locale interprofessionnelle en direction de la population dans les gares, devant les supermarchés, à la sortie des métros, etc.

Pour ancrer la mobilisation sur le terrain, plusieurs formes d’organisation sont possible: unions locales syndicales mais aussi AG interprofessionnelles ou comités d’action. Cet ancrage local, qui passe également par le mouvement des « Nuits debout », peut servir à stimuler la contestation sociale mais il faut veiller à ce que ces formes de mobilisation restent liées à l’intervention syndicale sur son lieu de travail.

Lire l'intégralité sur le site onbloquetout.org

lundi 25 avril 2016

Adresse aux usagers et à la population: ce que l’on ne vous dit pas sur la politique business de la SNCF !

sncfBalbastre.PNG Cliquer sur l'image pour visualiser le film de Gilles Balbastre Vérités et mensonges sur la SNCF

Communiqué de la CGT-Cheminots

Mesdames, Messieurs, bonjour

Depuis des années, la Direction de la SNCF n’a de cesse d’imposer des gains de productivité. Ainsi, du fait de la suppression de près de 30 000 emplois de cheminots depuis 2003, le chiffre d’affaires généré par agent a augmenté de 30 % (sur la base des résultats 2007). Pourtant et au-delà des conséquences catastrophiques sur la qualité du service public ferroviaire (accidents ferroviaires, suppressions et retards de trains, vieillissement du réseau ferré), l’augmentation du prix des billets se poursuit !

Loin d’enrayer l’endettement du système ferroviaire, la réforme de 2014 qui enjoint en fait à l’autofinancement, est marquée en réalité par un désengagement de l’Etat et du Patronat (qui profite largement du transport public) au détriment des cheminots et des usagers qui devront payer la note !

Pire, cette politique engendre un report massif sur les routes de camions et d’autocars…

Or, la route est quasi uniquement financée par les deniers publics (infrastructures, coût des émissions de CO2 et de la pollution atmosphérique qui reposent sur les collectivités).

Tandis que le vocable des dirigeants de la SNCF s’enrichit pour passer des « usagers » aux « clients », symptôme supplémentaire de cette politique business, cette même Direction fait le choix d’investir massivement à l’international ainsi que dans les filiales routières plutôt que dans les trains du quotidien pourtant si chers à Guillaume Pépy.

Ils détruisent le ferroviaire, occultent l’écologie, sacrifient des pans entiers de territoires et tout cela avec notre argent !

Ainsi, l’achat d’OHL (USA) a coûté 717 millions d’euros, celui de l’ATE (Australie) 113 millions d’euros et 29,3 millions de pertes de Kéolis à Boston.

Le Partenariat Public Privé (PPP) sur la LGV SEA (Sud Europe Atlantique) coûtera au bas mot 230 millions d’euros par an pour engraisser un consortium privé (LISEA) piloté par Vinci Construction !

La libéralisation des autocars (loi Macron) coûtera 200 millions d’euros minimum chaque année.

D’ailleurs, les 110 millions d’euros injectés dans « Ouibus » en deux ans serviront directement à faire concurrence aux trains SNCF et ce malgré des remplissages de bus estimés entre 10 et 20 voyageurs.

Exit donc l’égalité de traitement, la péréquation tarifaire, le service public ferroviaire !

D’AUTRES CHOIX EXISTENT !

Ainsi, la Fédération CGT des Cheminots propose de créer une contribution du Patronat pour financer les TER (versement transport), de baisser la TVA, d’augmenter la prise en charge du trajet domicile/travail par les employeurs, de créer un plan d’épargne populaire pour financer les infrastructures de transports…

Ce qui permettrait de parvenir aux moyens nécessaires à même d’assurer un service public ferroviaire pour répondre aux besoins exprimés en territoires et d’appliquer une tarification appropriée.

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